A partir de la saison prochaine Rakuten – l’Amazon japonais – sera le sponsor maillot du club de football espagnol FC Barcelone. Une démarche surprenante, sachant que cette année les Japonais ont abandonné une partie de leurs activités européennes.
Au moins 55 millions par an
Le club de foot catalan touchera 55 millions d’euros par an. Un montant record : jamais un sponsor maillot n’a déboursé une telle somme. De plus, Rakuten y ajoutera un bonus de 1,5 million d’euros si le Barça est champion national en Espagne, ainsi qu’un bonus de 5 millions d’euros en cas de victoire en Ligue des Champions.
Fondé en 1997, Rakuten emploie aujourd’hui quelque 13.000 personnes. L’an dernier le groupe nippon, dont la valeur boursière s’élève à environ 14 milliards d’euros, a réalisé un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros. « Rakuten est la plus grande entreprise internet au Japon et l’une des plus grandes au monde. FC Barcelone est le plus grand club au monde. C’est pourquoi nous allons bien ensemble », a déclaré le CEO et co-fondateur de Rakuten, Hiroshi Mikitani (à droite sur la photo) lors de la présentation officielle.
« Globaliser le nom de marque »
Ce sponsoring doit donner à Rakuten une notoriété mondiale, comme l’a confié le CEO au Financial Times. « Peu de gens connaissent Rakuten, soyons honnêtes. Ceci est notre premier pas en vue de globaliser notre nom de marque et constitue une étape importante pour notre future stratégie. »
Sur son marché domestique japonais Rakuten – qui accueille quelque 44.300 commerçants sur sa place de marché – semble avoir atteint son plafond. Dès lors la croissance provient essentiellement de reprises, comme celle de Viber (concurrent de Snapchat), du site de réduction et de cashback Ebates, du spécialiste de l’e-book Kobo et de plusieurs autres acteurs dans le domaine de la technologie. Hiroshi Mikitani entend faire opérer tous ces acteurs sous une seule ombrelle. Le sponsoring de Barcelone est une première étape en vue d’augmenter la notoriété du groupe.
Pourtant l’annonce de cette nouvelle en a étonné plus d’un. En effet cette année les Japonais ont non seulement fermé leur place de marché espagnole, mais se sont également retirés de l’Autriche et de la Grande-Bretagne (où ils avaient repris Play.com il y a cinq ans) : « Trop de coûts comparé à la taille du marché », expliquait le groupe à l’époque. Le management disait vouloir se focaliser sur ses activités françaises et allemandes. En France Rakuten opère sous le nom PriceMinister et en Allemagne via Rakuten.de (anciennement Tradoria).