Les consommateurs avouent s’adonner au showrooming
« On constate que de plus en plus de commerçants ont affaire à de telles pratiques », affirme Christine Mattheeuws, présidente du SNI. 7% des commerçants y sont confrontés plusieurs fois par jour, 15% une fois par jour et 27% plusieurs fois par semaine. Ce phénomène touche avant tout les magasins de multimédias et d’électronique, mais à présent il s’étend également aux magasins de mode.
Selon un tiers des commerçants, les clients avouent d’ailleurs sans gêne qu’ils viennent uniquement pour se renseigner et qu’ils effectueront leur achat en ligne par la suite. 20% des retailers constatent le phénomène lorsque les clients après avoir acheté en ligne, se rendent dans le point de vente pour y obtenir des conseils et des informations supplémentaires.
Une approche subtile
Seuls 4% des répondants disent mettre les showroomers à la porte, mais en agissant de la sorte ils risquent de perdre des clients. C’est pourquoi, selon le SNI, les commerçants n’ont pas intérêt à contrecarrer le mouvement, au contraire ils doivent se lancer pleinement dans l’e-commerce.
Parmi les 459 commerces interrogés, 17% ont déjà une boutique en ligne et 15% ont l’intention de se lancer dans l’e-commerce.
« Cependant, il est positif que 6 commerçants sur 10 expliquent aux personnes faisant du showrooming qu’un achat dans leur commerce comporte de nombreux avantages et atouts, tels que l’expertise et le service après-vente », estime le SNI.
Une menace surestimée ?
Le showrooming n’est pas un phénomène nouveau : selon les chiffres d’Eurostat, en 2012 33% des Belges ont acheté un ou plusieurs produits en ligne. Un pourcentage qui du reste est peu élevé par rapport à la moyenne en Europe.
Mais cette crainte face au showrooming n’est-elle pas exagérée ? Une étude américaine récente de JiWire menée auprès de 1.400 consommateurs, indique que la menace du showrooming est surestimée. 93,6% des utilisateurs de smartphone américains disent utiliser leur appareil en magasin non pas pour connaître les prix appliqués ailleurs, mais pour consulter le site web du magasin dans lequel ils se trouvent.
Traduction : Marie-Noëlle Masure