Il y a tout juste 6 mois les partenaires sociaux concluaient un accord concernant le travail de nuit dans l’e-commerce. Pourtant sur le terrain rien n’a changé, affirme Montea, l’un des plus grands investisseurs en immobilier logistique en Belgique.
Le travail de nuit reste un obstacle
L’an dernier les représentants syndicaux et les employeurs concluaient une CCT cadre, qui devait rendre possible le travail de nuit dans l’e-commerce, à l’exemple d’autres pays comme les Pays-Bas. Il était grand temps, car le consommateur belge lui aussi veut pouvoir passer commande jusqu’à 23.59 heures et recevoir son colis le lendemain. Mais il fallait aussi que des accords soient conclus par les entreprises.
« L’accord conclu par les partenaires sociaux fin de l’année dernière, sous l’impulsion du gouvernement fédéral, était un pas dans la bonne direction », explique Jo De Wolf, CEO de Montea. « Mais à ce jour, force est de constater qu’aucune entreprise n’est parvenue au cours des six derniers mois à conclure un accord. La CCT cadre n’a donc donné aucun résultat concret jusqu’à présent alors que le temps presse dans ce secteur où tout évolue si rapidement. »
L’année dernière Montea avait déjà évalué que la montée du e-commerce menacerait plus de 50.000 jobs dans le secteur du retail en Belgique dans les cinq prochaines années. Or ces jobs pourraient être en partie récupérés en développant l’e-commerce.
« Cependant nous constatons qu’aujourd’hui, ce sont toujours les Pays-Bas qui, comme ils le font depuis plusieurs années déjà, attirent les principaux acteurs de l’e-commerce comme Primark, Action, Bol.com, Coolblue et Wehkamp. Et qui plus est, les centres de distribution de ces entreprises s’installent près de la frontière, côté belge, pour pouvoir desservir le marché belge. Au cours de ces dernières années, ce sont déjà quelque 9000 emplois qui ont été perdus dans ce secteur », déplore Montea.
« Le gouvernement doit intervenir »
Montea appelle donc le gouvernement fédéral « à fixer d’urgence les conditions autorisant le travail nocturne dans le secteur de la distribution et de la logistique » au lieu de déléguer cette responsabilité aux entreprises.
Le timing de cet appel n’est pas un hasard. Actuellement des négociations sont en cours avec les partenaires sociaux de deux grandes entreprises qui projettent d’installer un centre de distribution logistique dans notre pays, affirme l’investisseur en immobilier logistique.