La branche du Benelux épargnée
Le CEO s’est empressé de rassurer tout le monde : « La situation financière de Neckermann.com Benelux est structurellement saine et l’organisation est tout à fait en mesure de poursuivre ses activités indépendamment de la société mère. Neckermann.com dépendait de Neckermann.de uniquement pour la production de ses propres marques de mode et la production des catalogues imprimés.
Avant-hier la division allemande demandait un sursis de paiement, après que le propriétaire ait refusé de financer un plan social pour travailleurs ‘superflus’. La branche du Benelux devra donc chercher un autre assortiment de mode, mais «nous allons le développer nous-mêmes », précise Staelens.
Toutefois le Benelux n’échappe pas complètement à la vague de licenciements : fin juin l’entreprise avait annoncé la suppression de 150 emplois sur les 550 aux Pays-Bas et en Belgique.
Plus de 30 ans d’histoire textile belge
La branche Benelux de Neckermann.com a vu le jour en 1999, lorsqu’outre les commandes par correspondance, la canal de commandes via internet a été introduit. Trente ans plus tôt l’entreprise allemande s’était déjà implantée en Flandre zélandaise, lors de la reprise de la Centrale textile de Hulst. Dix ans après ce fut le tour de la Belgique.
Selon ses propres dires, la société est depuis 2006 « une entreprise d’e-commerce, envoyant également des catalogues papier ». Ce changement de cap, ainsi que l’échec de la fusion avec Quelle (opérant également dans le secteur VPC), sont, selon certains, à la base des problèmes actuels. Malgré tout la branche Benelux poursuit cette conversion vers l’e-commerce, à tel point qu’elle supprime totalement le catalogue papier.
L’empire Neckermann
En Allemagne l’entreprise existe depuis bien plus longtemps : les bases de cet empire datent de 1935, lorsque Josef Neckermann, profitant des lois raciales de Nuremberg, a pu acquérir pour un rien un magasin textile.
En 1950 fut fondée la société Neckermann Versand, qui grâce au Wirtschaftwunder allemand a connu immédiatement un énorme boom : en quinze ans de temps le chiffre d’affaires atteignait plus d’un milliard de marks.
Ce succès bien entendu a attiré les investisseurs et en 1977 le groupe Karstadt – qui pour l’instant lui aussi est en difficulté financière – rachetait la majorité des actions de Neckermann. Il y a quatre ans le groupe passait aux mains de Sun Capital, l’actuel propriétaire, qui n’a pu sauver l’entreprise du naufrage.
Traduction : Marie-Noëlle Masure