Exit « big book »
Selon Les Echos, la direction de 3 Suisses a annoncé la fin du « big book » – le nom donné en interne à ce gros catalogue semestriel – il y a une quinzaine de jours. Une nouvelle qui n’a pas de quoi surprendre : en France, berceau de la vente par correspondance, le groupe a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires en forte baisse et a essuyé une perte – pour la cinquième année consécutive – de 60 à 70 millions d’euros.
Certes 3 Suisses a un handicap de taille : dans l’univers du ‘fast-fashion’ de Zara et H&M les collections se suivent à un rythme de plus en plus rapide ; un système diamétralement opposé à un modèle d’affaires basé sur un gros catalogue d’une durée de vie de six mois, qui nécessite un stock important ; un problème auquel que ne sont pas confrontés les ‘pure players’ comme ASOS, Zalando, voire même VentePrivée.
Nouveaux patrons, nouvelles lois
La suppression du catalogue est l’une des premières grandes décisions prises par le tout nouveau patron Eric Dubois. Il remplace Caroline Liévois, qui ces deux dernières années n’est pas parvenue à remettre 3 Suisses France sur les rails.
Dubois n’en est d’ailleurs pas à sa première mission de ce genre. Précédemment il avait déjà, à la demande de l’ancien PPR (l’actuel Kering), transformé le véadiste scandinave Ellos en acteur internet, avant sa cession au fonds Nordic Capital en 2013. Un exploit qu’il aura à réitérer en France à la demande du nouveau propriétaire allemand Otto Group.
Traduction : Marie-Noëlle Masure