Une nouvelle chaîne nationale de magasins de vélos voit le jour en Belgique : trois marchands de vélos régionaux fusionnent au sein de Raida. Le premier magasin actif sous ce nouveau nom a ouvert les portes le 24 mai, mais les trois chaînes comptent déjà 22 points de vente.
« Il est temps de grandir »
Les magasins de vélos ont le vent en poupe, et les enseignes nationales sont de plus en plus nombreuses dans le secteur. Les marchands de vélos de Cool Electro Cycles (Flandre occidentale) et Velodome (Anvers) ont ainsi décidé de s’associer à leur homologue liégeois de Bicyclic. Ensemble, ils vont transformer leur réseau de magasins en une formule unique : Raida, qui comptera 22 magasins dans le pays.
En sept ans d’activités, Cool Electro Cycles, originaire de Flandre occidentale, a ouvert onze succursales. « Il fallait choisir : se faire racheter ou grandir nous-mêmes », a déclaré son directeur Nicolas Cool à la rédaction de RetailDetail. Mais alors que le leasing de vélos ne cesse de gagner en popularité chez les employeurs, Cool entrevoit toujours un fort potentiel de croissance. Au lieu de jeter l’éponge, Nicolas Cool a donc entamé des discussions avec des pairs. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé chez Velodome, puis chez Bicyclic.
Raida vise désormais le haut de gamme avec des marques comme Kalkhoff, Stromer et Trek. « Plus que le vélo, c’est le cycliste qui est au centre de nos préoccupations », explique-t-il. D’où le nom : Raida est une traduction phonétique du mot japonais signifiant « rider » (cycliste).
« Cycling boutiques »
Un premier magasin a récemment ouvert ses portes sous ce nouveau nom à Herent, près de Louvain. Raida mise sur un concept d’expérience authentique, baptisé « cycling boutiques ». Mais l’environnement ne doit pas être le seul élément stimulant : le service a également un rôle majeur à jouer. Les codirecteurs Cédric de Kerchove et Philippe Van Eekhout souhaitent que les clients soient informés de l’entretien de leur vélo, le fassent régler et reçoivent des conseils honnêtes.
Les autres magasins passeront progressivement sous leur nouvelle bannière, et chaque province aura son magasin phare. L’e-commerce suivra plus tard – normalement dans une grosse année. « Il est impossible de faire sans. Mais nous voulons bien faire les choses afin d’offrir la même expérience en ligne. » Le relooking de l’ensemble du réseau prendra également plusieurs années.
L’Europe entière découvre le vélo
Il est de plus en plus nécessaire de s’unir sur un marché du vélo en pleine mutation. Pour une grande raison : la grande pénurie sur le marché. Les fabricants de vélos doivent se partager les rares stocks et les acteurs les plus importants passent devant. « Si vous voulez encore avoir une part du gâteau, professionnalisation et consolidation sont indispensables », confirme Philippe Van Eekhout (Vélodome). « C’est presque devenu le seul moyen d’avoir des vélos. » Alors que les magasins de vélos avaient l’habitude de passer des accords verbaux avec les fabricants, Raida privilégie désormais les contrats à long terme, de 3 à 5 ans. Ils procurent la sécurité nécessaire tant aux producteurs qu’aux détaillants.
La pandémie n’est pas la seule cause de ces pénuries. Le vélo électrique a également boosté la demande mondiale. Nicolas Cool : « Auparavant, les grands pays de cyclistes étaient en gros à la Belgique et les Pays-Bas. Aujourd’hui, toute l’Europe fait du vélo. Même en montagne, grâce à l’assistance électrique. »
Raida sera le premier acteur véritablement national sur ce marché, avec des points de vente en Flandre et en Wallonie, indique Philippe Van Eekhout. Mais la consolidation est loin d’être terminée, reconnaît-il. Après Lucien, la chaîne de bicyclettes de D’Ieteren, et Bike Republic (Colruyt Group), les Néerlandais lorgnent également le marché belge.