Broeklin, le quartier de magasins-ateliers circulaire que le porteur de projet Uplace veut mettre en place à Machelen, se heurte encore une fois à une opposition farouche de la part des villes de Vilvorde et de Louvain.
« Du déjà-vu camouflé »
Les partis avaient jusqu’à jeudi pour s’opposer au permis environnemental demandé par Uplace l’année dernière. Le promoteur avait également accompagné sa demande d’une modification des plans, notamment en supprimant 500 places de stationnement. Une « aire de stationnement temporaire » serait à terme transformée en zone PME. Ce faisant, Uplace a voulu apporter une réponse aux critiques émises contre le projet.
Si ces nouveaux plans semblaient faire l’unanimité ces dernières semaines, l’opposition refait maintenant surface. Avec ses 4 500 places de stationnement, le bourgmestre de Vilvorde, Hans Bonte, qualifie le projet d’ « aimant à stationnement ». Sa ville a également présenté un avis critique contre Broeklin, rapporte De Tijd. Bonte souhaite notamment que le parking temporaire prévu dans les plans actuels soit d’ores et déjà supprimé.
À Louvain, la critique est encore plus profonde. « Le projet Broeklin pourrait bien être du déjà-vu camouflé », déclare Johan Geleyns, échevin du commerce de Louvain. « Nous nous opposons à ouvrir de nouveaux espaces commerciaux alors qu’il y en a déjà tellement qui sont inoccupés. »
« La politique de Louvain en échec »
L’opposition de Louvain est particulièrement inattendue pour le PDG de Uplace, Jan Van Lancker. La ville universitaire n’avait en effet pas émis d’objection lors de l’enquête publique préliminaire. « Nous avions déjà eu une concertation avec Louvain, qui n’avait jusqu’à présent exprimé aucune critique. Je ne sais pas d’où vient cette opposition. »
Selon le PDG, Louvain peine à attirer davantage de détaillants en raison du manque d’accessibilité de la ville. « Louvain est vide, et ce sans Uplace », déclare Van Lancker. « Le gouvernement de la ville est protectionniste et est perpétuellement à la recherche d’un ennemi extérieur. »
D’autres parties prenantes ont entre-temps renoncé à s’opposer à Broeklin. Le quartier commercial bénéficie désormais du soutien de l’Unizo et de la Bond Beter Leefmilieu, et la province du Brabant flamand a également partagé un avis positif. Reste à savoir si Broeklin obtiendra un permis environnemental, une décision finalement aux mains de la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir, et de la ministre flamande de l’Économie, Hilde Crevits.