Quatre facteurs
« Le commerce doit-il voir l’avenir en noir ? », c’est la question que se pose ‘Le livre blanc’ en exposant au fil de ses 100 pages les résultats d’une étude menée par le bureau de consultance AD Little à la demande de Comeos. L’étude fait une comparaison approfondie de la structure des coûts des commerçants en Belgique et dans les trois principaux pays limitrophes (la France, les Pays-Bas et l’Allemagne). L’analyse couvre trois secteurs les supermarchés, l’habillement et l’électro.
Conclusion : les commerçants belges doivent faire face à des coûts de 7 % supérieurs à ceux de nos pays voisins. Quatre facteurs sont épinglés pour expliquer ce handicap :
- le coût du travail élevé : selon Comeos ce handicap salarial serait de 9 à 26% par rapport à nos voisins ; une différence qui ne serait que partiellement compensée par une productivité plus élevée. Pour 1000 euros perçus par un employé, le commerçant belge supporte un coût de 1.960 euros, par rapport à 1.820 euros en Allemagne et seulement 1.570 euros aux Pays-Bas.
- une règlementation plus stricte : les lois en matière de sécurité alimentaire ou de respect de l’environnement seraient plus contraignantes qu’ailleurs
- une fiscalité plus lourde : des taux de TVA supérieurs de 1,4% à 2% par rapport à nos voisins
- des conditions d’achat moins favorables auprès de grandes multinationales : les commerçants belges paient certains produits jusqu’à 6% plus cher que leurs collègues étrangers.
Tout ceci réduit les marges des commerçants belges, affaiblit l’emploi et conduit à une hausse des prix (jusqu’à 4,5%) de certains produits dans les magasins, les commerçants devant répercuter ces coûts.
« Ce handicap au niveau de la compétitivité devrait encore s’aggraver avec l’explosion du e-commerce », estime Dominique Michel.
Quatre priorités
Selon Comeos quatre priorités s’imposent au niveau de la politique régionale, nationale et internationale : diminuer le coût du travail et stimuler la flexibilité, adopter la même fiscalité en Belgique et dans les trois pays voisins, assouplir la règlementation en matière d’environnement et de sécurité alimentaire et réaliser enfin le marché unique européen, afin que les prix des fournisseurs ne diffèrent plus de pays en pays.
Une note positive malgré tout
Le livre blanc relève heureusement un élément positif pour nos consommateurs, conclut le l’administrateur délégué de Comeos : « Le commerçant belge soigne son client. Comparé aux pays voisins, le consommateur belge trouvera davantage de magasins proches de chez lui et le service y est bien meilleur.»
Traduit par Marie-Noëlle Masure