À partir du 1er juillet, tous les commerçants établis en Belgique devront accepter les paiements électroniques. Un nouveau plan gouvernemental de lutte contre la fraude les y oblige. Or un commerçant sur cinq n’accepte toujours pas les paiements mobiles ou par carte à l’heure actuelle.
Préférence pour la carte
Près de 80 % des commerçants belges permettent désormais à leurs clients de payer par voie électronique, un chiffre qui a assurément été dopé par la pandémie. Dans 42 % des magasins, les consommateurs peuvent même payer à l’aide d’une application mobile, comme Payconiq ou Apple Pay. Quand c’est possible, les commerçants préfèrent d’ailleurs se faire payer par carte – plutôt qu’en espèces. Seuls 15 % des commerçants qui acceptent déjà les paiements électroniques préfèrent le cash.
Mais ces chiffres signifient aussi que 21 % des commerçants ne proposent encore aucune forme de paiement électronique. En Wallonie, c’est même le cas de plus d’un quart des magasins, la province de Liège arrivant en dernière position (33 %). Il s’agit principalement d’indépendants (29 %) ou de commerçants en activité depuis moins de deux ans (36 %).
La moitié des clients restent à l’écart
Mais les commerçants qui n’acceptent que les espèces perdent des clients : la moitié des Belges disent éviter un magasin qui annonce sur la porte d’entrée qu’il n’accepte que les espèces, indique le fournisseur de services de paiement CCV. Près de deux consommateurs sur trois regrettent de ne pas pouvoir payer par voie électronique, et 30 % vont même jusqu’à laisser leurs achats à la caisse s’ils apprennent qu’ils doivent d’abord retirer de l’argent.
Le prestataire de services de paiement CCV a également interrogé tant les commerçants que les consommateurs sur la nouvelle exigence fédérale qui impose aux premiers d’accepter les paiements électroniques à partir du 1er juillet afin de lutter contre la fraude – soit l’équivalent d’une caisse blanche pour les commerçants. Ce, même si seuls 13 % des commerçants qui n’acceptent pas les cartes de paiement citent (ouvertement) comme motivation la volonté de « maintenir certains revenus hors des livres de comptes ».
Le terminal de paiement n’est plus un choix évident
Généralement, les commerçants réfractaires invoquent l’absence de demande pour les paiements par carte (27 %) ou pensent que les terminaux de paiement électronique sont trop chers (26 %). Mais deux commerçants sur trois n’ont aucune idée du coût réel dudit terminal. CCV estime donc qu’il est nécessaire de sensibiliser et d’informer davantage, d’autant que 28 % des commerçants qui n’acceptent toujours pas les paiements électroniques ne savent même pas qu’ils y seront bientôt obligés – et cette proportion est probablement une sous-estimation de la réalité, puisque l’enquête a été réalisée en ligne.
On constatera également que ceux qui commencent seulement à proposer le paiement électronique optent de plus en plus souvent pour une application de paiement. Ils sont 31 % à affirmer qu’ils ne choisiront qu’une application contre à peine 28 % à prévoir un terminal de paiement ; 29 % opteront pour les deux solutions. Enfin, on recense encore 22 % d’opposants résolus qui comptent bien ignorer l’obligation.