L’ascension fulgurante du populaire site de bonnes affaires chinois Temu touche-t-elle à sa fin ? Les ventes sont décevantes et les perspectives sont sombres, selon l’entreprise, alors que la concurrence s’intensifie.
La croissance des ventes sous pression
À première vue, il n’y a pas lieu de s’inquiéter : PDD Holdings, la société mère de Temu et de Pinduoduo, a réalisé un chiffre d’affaires de 97,06 milliards de yuans chinois (12,2 milliards d’euros) au deuxième trimestre, soit une hausse de près de 86 %. Le bénéfice net est passé de 13,11 milliards à 32,01 milliards de yuans (4 milliards d’euros). Ces chiffres sont toutefois un peu inférieurs aux attentes des analystes.
De plus, une tendance inquiétante se dessine : « Au cours du dernier trimestre, notre taux de croissance a ralenti par rapport au trimestre précédent. À l’avenir, la croissance du chiffre d’affaires sera inévitablement soumise à des pressions en raison de la concurrence accrue et des défis extérieurs », a déclaré Jun Liu, directeur financier. « La rentabilité risque également d’être affectée, car nous continuons à investir », ajoute-t-elle.
Une concurrence agressive
Temu est confronté à des vents contraires, tant en Chine qu’ailleurs, de la part de concurrents agressifs tels que Shein, Alibaba, JD.com, Amazon et bientôt, sans doute, Walmart : le géant américain a récemment vendu ses parts dans JD.com afin d’étendre ses activités chinoises avec Sam’s Club par ses propres moyens.
De plus, l’entreprise craint l’impact d’une réglementation plus stricte. Par exemple, la Commission européenne veut supprimer l’exemption douanière pour les colis de commerce électronique de moins de 150 euros envoyés depuis l’extérieur de l’Union européenne. La boutique en ligne chinoise est régulièrement critiquée pour sa concurrence déloyale et pour la sécurité, la qualité et la durabilité douteuses de ses produits.
Ces chiffres décevants n’ont pas été bien accueillis par les investisseurs : le cours de l’action a chuté de 30 %. En conséquence, le propriétaire Colin Huang a vu sa fortune diminuer de près de 13 milliards d’euros, ce qui fait qu’il n’est plus le Chinois le plus riche, écrit Forbes.