Temu ouvre sa place de marché aux marchands américains et européens. La plateforme chinoise devient ainsi une menace encore plus grande pour les détaillants en ligne tels qu’Amazon et Bol.
Améliorer l’image ?
À partir de la mi-mars, Temu autorisera également les partenaires commerciaux occidentaux. Actuellement, seuls les vendeurs chinois (estimés à plus de 100 000) proposent des produits sur la plateforme, souvent en provenance directe de l’usine et à des prix très bas. La place de marché est particulièrement populaire auprès d’un public jeune avec des gadgets bon marché tels que des chemises à cinq euros et des écouteurs à dix euros. Elle est rapidement devenue l’application de vente au détail la plus téléchargée aux États-Unis et connaît également une croissance rapide en Europe.
Une analyse de Barclays a révélé que les acteurs de la mode à petit budget tels que Boohoo et Asos sont actuellement les plus menacés, tandis que les « généralistes » tels qu’Amazon sont encore relativement à l’abri. Les marques échappent également à la pression dans une certaine mesure, car la plateforme a une image de mauvaise qualité en raison des nombreuses contrefaçons. Toutefois, cela pourrait bientôt changer si les marques et les vendeurs occidentaux rejoignent Temu.
Une position déjà très dominante
Temu dépense des milliards en marketing en ligne et occupe déjà aujourd’hui une place prépondérante dans les moteurs de recherche. Cela explique immédiatement pourquoi le nouveau venu chinois peut intéresser les entreprises américaines et européennes : ceux qui veulent du trafic, y sont au bon endroit. Même le temps passé par les clients est élevé, selon l’enquête de Barclays.
Pour Temu, c’est l’occasion d’améliorer son image, notamment en proposant des marques à côté de ses produits chinois bon marché. En outre, le détaillant en ligne prévoit de livrer plus rapidement : l’expédition depuis la Chine prend facilement une semaine ou deux, ce qui est plus long que ce que les consommateurs occidentaux ont l’habitude – et parfois la volonté – d’attendre. Les vendeurs américains et européens effectueront eux-mêmes les livraisons, qui seront donc plus rapides.
La coopération avec les entreprises occidentales pourrait également atténuer la résistance politique, qui est particulièrement forte aux États-Unis. Les législateurs américains dénoncent les nombreux colis en provenance de Chine (plus de 30 % de ceux qui entrent quotidiennement aux États-Unis), car ils échappent souvent aux taxes à l’importation. Temu a confirmé la nouvelle au Seattle Times, mais a précisé que de nombreux détails commerciaux étaient encore en cours d’élaboration.