Standaard Boekhandel, également propriétaire de Club, va essuyer sa première perte depuis le début du siècle. Le bénéfice du groupe de librairies est en recul depuis 2012, et la crise sanitaire n’a évidemment rien arrangé.
En baisse constante
Les Belges lisent de moins en moins : la conclusion tirée par Standaard Boekhandel de la baisse de ses résultats année après année est sans appel. C’est pour cette raison – plutôt qu’à cause de l’essor de l’e-commerce – que la chaîne a clôturé son exercice 2019 sur une perte nette de 6000 euros, une première depuis les années 1980, a déclaré le CEO Geert Schotte à De Tijd. En 2012, les librairies avaient encore réalisé un bénéfice net de dix millions d’euros.
La chaîne avait pourtant enregistré un chiffre d’affaires de 205 millions d’euros l’an dernier, en hausse de 0,9 %. Mais cette légère augmentation serait surtout imputable à la vente d’autres produits, comme les livres scolaires, les jeux de société et la papeterie. Selon GfK, les ventes de livres ont chuté de 5 % par rapport à 2014. Standaard Boekhandel, qui a fusionné avec son concurrent Club en 2014, a cependant conservé sa part de marché.
Année perdue
La crise sanitaire est survenue à un moment particulièrement inopportun : malgré le boom des ventes en ligne pendant la période de confinement, le groupe prévoit une baisse de son chiffre d’affaires de 10 à 15 % sur l’ensemble de l’année. L’e-commerce électronique aurait pris à son compte 30 à 40 % du chiffre d’affaires normal, mais ce canal de distribution reste déficitaire. 2020 sera une année perdue et se clôturera certainement par une perte, conclut Geert Schotte.
Pour renouer avec les bénéfices, la chaîne du livre veut surtout faire des économies. Aucune fermeture de magasin n’est pas au programme – plus aucun d’entre eux n’est lourdement déficitaire –, mais Geert Schotte espère des concessions de la part des propriétaires de l’immobilier, avec lesquels il entretient des relations souvent tendues.