Les loyers dans les rues commerçantes belges sont en baisse : dans les petites villes en particulier les agents immobiliers sont obligés d’octroyer des réductions pour trouver ou garder leurs locataires et dans les grandes villes aussi la demande diminue.
Les petites villes et les grands magasins moins prisés
Dans les petites villes comme Roulers, Tongres ou Turnhout les loyers dans l’immobilier commercial ont chuté de 10 à 30%, indique un nouveau rapport de Cushman & Wakefield. De même dans les grandes villes, comme Anvers, où les les magasins de grand format (à partir de 500 m²) se louent 15 à 30% moins cher. Vu la baisse de la demande, peu de projets immobiliers voient le jour dans les centres-villes. Seuls les centres commerciaux couverts et les magasins en périphérie parviennent à maintenir leurs loyers, constate C&W. Les magasins de petite taille jusqu’à 150 m² dans des rues commerçantes exclusives comme le Meir à Anvers ou encore la rue Neuve à Bruxelles restent très prisés.
Vu la croissance du e-commerce le passage dans les rues commerçantes a diminué et les enseignes nationales et internationales sont moins nombreuses à étendre leur réseau de magasins physiques. Le danois Bestseller Group a enregistré le plus grand nombre de transactions durant la première moitié de 2018, avec huit nouveaux magasins Only et quatre shops de Jack & Jones. Viennent ensuite Hans Anders, Undiz, VanHaren, Rituals et Kruidvat, qui ont conclu cinq nouveaux contrats de bail chacun.
Les retailers exigent des loyers moins élevés
C’est pourquoi bon nombre de grands retailers (re)négocient leurs contrats de bail. « Suite à cette combinaison de facteurs les propriétaires de magasins situés en ville sont obligés de faire plus de concessions pour garder ou attirer des locataires », explique Boris van Haare, partenaire retail chez Cushman & Wakefield.
Le géant de la mode H&M, par exemple, exige un loyer flexible, en fonction du chiffre d’affaires réalisé dans le point de vente. Ainsi l’agent immobiler Qrf City Retail a déjà perdu pour 4,5 millions d’euros de revenus locatifs sur les cinq immeubles loués début 2018. Les enseignes belges elles aussi demandent de fortes réductions, admet Penninckx, CEO de FNG Group. « Il nous est déjà arrivé de demander une reduction de 30%. Les rues commerçantes dans bon nombre de petites villes sont moins fréquentées qu’autrefois. Il est donc logique que les loyers soient revus à la baisse », estime Penninckx.