« A peine 12% des commerçants »
Seuls 12% des commerçants appliquent effectivement les règles de l’arrondi : « C’est très peu, sachant qu’avant l’introduction de ces règles 8 commerçants sur 10 étaient partisans de l’arrondi du montant total à 0 ou 5 centimes », indique Christine Mattheeuws du Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI) sur base d’un sondage auprès de 511 participants.
« De plus ce nombre ne devrait pas augmenter de manière spectaculaire dans un avenir proche », estime la présidente du SNI, car « parmi tous les commerçants qui ne pratiquent pas encore l’arrondi, 71% disent ne pas avoir l’intention de le faire à court terme. Dommage pour les autorités, car frapper des pièces de 1 et 2 centimes coûte respectivement 160 et 150% de la valeur nominale et cela sera nécessaire tant que ces petites pièces resteront en circulation. »
Extension aux paiements électroniques
Selon le SNI, le fait que le système d’arrondi soit si peu appliqué près de six mois après son introduction, n’a pas vraiment de quoi surprendre : « Etant donné que les règles de l’arrondi ne sont pas valables pour les paiements électroniques, les commerçants ne peuvent adapter le logiciel de leur caisse pour arrondir automatiquement le montant. »
« Par ailleurs ils craignent d’effrayer le client lorsqu’ils arrondissent les paiements en espèces et pas les autres. Le consommateur a tendance à penser qu’un arrondi équivaut à une hausse de prix, ce qui évidemment n’est pas le cas : parfois l’arrondi est dans l’avantage du client, parfois non. »
Le SNI continue à plaider en faveur de l’arrondi, mais demande à ce que il soit étendu aux paiements électroniques. « De par cette complexité, bon nombre de supermarchés et de grandes chaînes refusent d’arrondir les montants, ce qui freine d’autres commerçants à le faire. » Dès lors l’organisation des indépendants souhaite anticiper l’évaluation du système prévue deux ans après l’entrée en vigueur de l’arrondi et demande à ce qu’une adaptation de la réglementation ait lieu dès maintenant.