Au cours de l’année écoulée, RetailDetail s’est également entretenu avec des capitaines de la distribution issus de tous les secteurs du commerce. Retour sur 24 interviews éclairantes qui méritent d’être relues.
24 personnalités
1. Gregor Ulitzka, président européen d’Ocado Solutions, affirme que l’impossibilité de gagner de l’argent avec le commerce électronique dans le secteur alimentaire est un mythe tenace. Les offres de commerce électronique de la plupart des détaillants alimentaires ne répondent tout simplement pas aux attentes des consommateurs.
2. Après des résultats financiers solides pour 2023, Geoffroy Gersorff, PDG de Carrefour Belgique, a démarré l’année avec une ambition claire : cette année, le détaillant renouera avec la rentabilité. Il a tendu la main à ses fournisseurs : « C’est le moment de travailler ensemble de manière constructive. » Nous saurons dans moins de deux mois s’il a réussi.
3. Un nom connu en Wallonie, encore inconnu en Flandre : Extra Shop, le détaillant non alimentaire qui veut être plus qu’un combattant des prix, avec des magasins qui inspirent, un assortiment qui n’est pas cher mais durable et des employés à qui l’on donne beaucoup de responsabilités.
4. Les grands magasins de luxe voient leur date de péremption expirer, même si le Belge Inno résiste remarquablement bien, « comme le village gaulois des aventures d’Astérix », observe l’expert en commerce de détail Hans Eysink Smeets. Il n’avait pas tout à fait raison l’année dernière, mais il reste à voir si la relance de Galeria est viable à long terme.
5. La seconde main a été l’un des thèmes de la mode l’année dernière. La chaîne française Kiabi y consacre également beaucoup d’efforts : l’enseigne envisage même un système de consigne pour les vêtements, selon son directeur Jérôme Calonne, qui utilise la Belgique comme marché test pour les initiatives circulaires.
6. Avec l’ouverture de son 300e magasin belge, Kruidvat a franchi une étape importante l’année dernière. Comment la chaîne de pharmacies continue-t-elle à se débrouiller ? Nous nous sommes entretenus avec le directeur général Bert Verhoef.
7. Changement de garde à la chaîne de mode Bel&Bo : Charlotte Delfosse, 36 ans, a succédé à son père Michel à la tête de l’entreprise. Ses trois priorités : la croissance durable, la numérisation et un meilleur positionnement de la marque.
8. La chaîne danoise d’ameublement Jysk a été l’une des plus fortes croissances de l’année en Belgique et en Europe. « Nous voyons encore de nombreuses possibilités de croissance ici », déclare le directeur national Frank Christant, qui gère les opérations en Belgique, en France et aux Pays-Bas.
9. La plateforme en ligne Bol a fêté un triple anniversaire l’année dernière : l’entreprise a 25 ans, est active en Belgique depuis 15 ans et y dispose d’un bureau local depuis cinq ans. Le responsable national, Bram Vromans, décrit l’entreprise comme un acteur local fiable sur un marché du commerce électronique hyperconcurrentiel, où les règles du jeu ne sont pas les mêmes partout.
10. Crise dans le secteur de l’ameublement ? Pas plus qu’ailleurs dans le commerce de détail, corrige Matthias De Belie de DEBA Meubelen. La pression sur les coûts ne cesse d’augmenter, mais c’est vrai pour tout le monde. « Beaucoup n’ont tout simplement pas fait ce qu’il fallait pour rester ‘à l’épreuve du temps’ », déclare le CEO.
11. L’innovation numérique, une stratégie de plateforme intelligente, de nouvelles pièces chaque semaine et une gestion rigoureuse des stocks sont les armes que LolaLiza utilise pour se frayer un chemin sur le marché international de la mode. « Le meilleur moyen de survivre est d’avoir des clients satisfaits », déclare le PDG Joachim Rubin.
12. L’année 2024 pourrait se résumer comme l’année de ToyChamp, car après le redressement de Dreamland et l’acquisition de six magasins Fun, le détaillant a également acquis Intertoys. Ce n’était pas encore le cas lorsque nous nous sommes entretenus avec de CEO Koen Nolmans. Sa formule pour réussir ? « Les jouets, c’est de l’émotion ».
13. Un jeune homme d’une vingtaine d’années aux ambitions internationales : depuis son lancement en 2020, My American Shop, une boutique en ligne de spécialités américaines et asiatiques, a doublé son chiffre d’affaires chaque année. L’Europe suivra, estime l’entrepreneur Antoine Libois.
14. Les ventes de boîtes repas sont peut-être sous pression, mais Thomas Stroo reste enthousiaste quant au modèle d’entreprise de HelloFresh : plus durable que le supermarché, en évitant le gaspillage alimentaire, une chaîne d’approvisionnement rapide et efficace et une livraison à plus de 90 % avec des véhicules de livraison électriques.
15. Le marché de la cuisine ne ralentit pas, mais il est en train de changer, observe Isabelle Vermeir, CEO d’ixina. Le détaillant continue d’ouvrir des magasins franchisés et mise aussi davantage sur la durabilité : « Toute une génération de jeunes consommateurs l’attend. »
16. En fait, e5 ne veut pas vendre plus de vêtements : il y en a déjà trop, estime le PDG Peter De Sutter, qui qualifie la fastfashion ultra bon marché de « honte ». La chaîne de mode mise sur l’IA pour adapter l’offre à la demande.
17. Olivier Crépin, le nouveau dirigeant de Primark en Belgique, voit un potentiel de croissance supplémentaire pour chacun de ses huit magasins dans le pays, grâce à un modèle d’entreprise unique qui parvient à associer prix bas et durabilité
18. Il est possible que 2024 soit l’année de la percée pour Jumbo en Belgique : la chaîne de supermarchés a fait une déclaration avec l’ouverture du premier Foodmarkt belge et le directeur général Ton van Veen a affirmé avec force que la rentabilité était en vue.
19. Pendant un an et demi, le directeur général de Delhaize, Xavier Piesvaux, est resté discret pour se concentrer sur la mise en œuvre du plan d’avenir qui prévoyait de confier les 128 succursales du détaillant à des entrepreneurs indépendants. Mission accomplie ? Le chiffre d’affaires et la part de marché dépassent les attentes, mais le détaillant doit encore travailler sur la perception des prix, admet-il.
20. RetailDetail ne s’est pas contenté de parler aux grandes chaînes. Le plus ancien magasin de chaussures du pays tient bon au cœur de Louvain. L’entrepreneur Erik Meulemans, de Mertens Schoenen, anime son quartier commerçant, dénonce les fournisseurs qui deviennent eux-mêmes des détaillants et émet des réserves sur la politique de mobilité de sa ville.
21. Fox & Co a fêté cette année son dixième anniversaire. Au cours d’une décennie qui a vu la disparition de nombreux formats de jouets, la chaîne belge a résolument choisi sa propre voie. À contre-courant, le cofondateur Frédéric Henrotte vise une couverture nationale.
22. La vente au détail et la vente en gros se renforcent mutuellement au sein du groupe de mode danois Bestseller, présent sur le marché belge depuis 25 ans. De nouvelles marques haut de gamme renforcent l’offre, davantage de boutiques propres ouvrent leurs portes, expliquent Karien Vercauteren et Vanessa Decooman, co-country managers.
23. Avec ses vélos électriques remis à neuf et abordables, Upway rend les solutions de mobilité durable accessibles à un large groupe cible. Bien que le groupe français vende directement aux consommateurs, le directeur général Benelux Grégory De Vroey ne veut pas concurrencer les magasins de vélos.
24. Pour réaliser bientôt 50 % de son chiffre d’affaires avec des produits d’origine végétale, le groupe laitier Bel investit dans l’innovation technologique, mais aussi dans la sensibilisation des consommateurs : « Nous devons lancer un mouvement mondial », estime Mohamed Zariouhi, directeur général de Bel Benelux.