L’année 2020 a été marquée par une explosion du commerce en ligne : au Benelux, l’e-commerce a enregistré une croissance de 75% dans le non-food, de quelque 142% dans l’alimentaire. Pourtant, l’aspect local n’a jamais été aussi important, comme le fait d’avoir de bons voisins.
Croissance de 186%
L’e-commerce a enregistré une croissance sans précédent l’année dernière : à la suite de la crise sanitaire, les retailers non-food ont vu leurs ventes en ligne augmenter de presque trois quarts (+ 74,5%), alors que le chiffre d’affaires en ligne des food-retailers bondissait de 142%. Traditionnellement plus timides face aux innovations, les Belges ont massivement franchi le pas pendant le confinement : les commandes en ligne de produits alimentaires ont augmenté de quelque 186%, le non-food a enregistré une croissance de 92%.
Sept consommateurs sur dix ont ainsi profité du confinement pour faire leurs premiers achats en ligne, estime RetailSonar sur la base des données de quelque 650 points de vente en Belgique et aux Pays-Bas. Si le premier confinement a dopé les livraisons à domicile, les consommateurs ont privilégié le click&collect pendant le deuxième.
Le très net « effet de halo » de l’année dernière le confirme : presque tous les emplacements (98,5%) ont vu les ventes en ligne augmenter de manière très importante à proximité des magasins physiques. La présence d’un magasin physique apporte en effet confiance et familiarité, des valeurs qui gagnent encore en importance en période de crise. Cela signifie également que les consommateurs privilégient toujours les commerçants physiques de leur quartier, même quand ils achètent en ligne.
Baisse d’un tiers dans les villes
« Les consommateurs ont répondu massivement aux appels à acheter local et à rester chez soi », constate RetailSonar, ce qui a permis aux magasins des petites communes (pourtant en difficultés depuis plusieurs années) d’augmenter leur chiffre d’affaires de 12,5%. En décourageant le fun-shopping et l’utilisation des transports publics, le confinement a également eu un effet favorable sur les magasins de périphérie – qui disposent généralement d’un parking – dont les ventes ont augmenté de 6%.
À l’inverse, les grands centres urbains et les centres commerciaux, qui combinent traditionnellement les chiffres d’affaires et les loyers les plus élevés, ont perdu des plumes. En moyenne, les grandes villes ont perdu 32% de chiffre d’affaires en 2020, les centres commerciaux 29%. Le poids d’Amsterdam et d’Anvers comme destination de shopping pour les consommateurs des régions environnantes a presque diminué de moitié (45%).
À côté de la pharmacie
La tendance au run-shopping et le besoin de commodité ont accru l’importance stratégique de l’environnement direct. Vous êtes installé à proximité d’un supermarché ou d’une pharmacie ? Votre chiffre d’affaires a progressé de 9%. Par contre, les commerçants qui dépendent du personnel de bureau ou des transports publics ont été les grandes victimes du confinement : leurs ventes ont chuté parfois de 93%.
RetailSonar note encore que ce phénomène pourrait faire longtemps sentir ses effets en cas d’augmentation structurelle du télétravail. Par exemple, il faut savoir que 15% des employés de bureau avaient l’habitude de faire leurs courses à proximité de leur lieu de travail. Dans ces conditions, quel sera l’impact à long terme de la pandémie sur les supermarchés des centres-villes ? L’année qui vient de commencer s’annonce en tout cas passionnante pour le secteur.