Les candidats à la reprise font la queue pour la chaîne allemande de grands magasins Galeria, qui possède également Inno. C’est du moins ce qu’affirme le PDG Olivier van den Bossche. Mais les experts du commerce de détail sont très sceptiques.
« Discussions positives »
Mardi dernier, Galeria s’est placée sous la protection de ses créanciers pour la troisième fois en quatre ans. Le groupe de grands magasins souhaite se débarrasser de son propriétaire actuel, le groupe immobilier autrichien Signa, car il ne peut plus faire face à ses obligations financières. En outre, le propriétaire exige des loyers trop élevés. Par le biais d’une procédure de faillite, le détaillant souhaite redémarrer avec un nouveau propriétaire. Le PDG belge Olivier Van den Bossche – ancien cadre supérieur d’Inno – semble déterminé.
« Je suis très optimiste quant à la possibilité de trouver rapidement un nouvel actionnaire. Les chances sont grandes. Les premières discussions avec des investisseurs potentiels ont été positives. Il y a déjà toute une série de parties sérieusement intéressées », déclare-t-il dans une interview accordée au magazine Handelsblatt. Il souligne que Galeria a connu une bonne période de Noël et estime qu’il est probable que la chaîne devienne rentable sur le plan opérationnel dès l’exercice en cours. Le temps presse cependant : la procédure de protection ne dure que trois mois.
« Le modèle d’entreprise n’est plus viable »
Mais selon le magazine allemand Lebensmittel Zeitung, les experts du commerce de détail estiment qu’aucun investisseur ne sera trouvé pour reprendre l’ensemble du groupe de grands magasins. « La troisième faillite entraînera très probablement la fin de la Galeria Karstadt Kaufhof », déclare Johannes Berentzen, de la société de conseil en commerce BBE. Tout au plus, il voit un avenir pour une vingtaine de succursales, qui pourraient intéresser des concurrents tels que Breuninger, Central Group (le copropriétaire de Selfridges et De Bijenkorf) ou des investisseurs stratégiques.
Jörg Funder, de l’université de Worms, s’attend également à ce que certains sites soient maintenus par un tiers dans le cadre d’un modèle d’entreprise complètement modifié : « À un moment donné, il faut reconnaître que le modèle d’entreprise n’est plus viable ». Selon les experts, Galeria, avec une gamme trop large pour un marché cible trop vaste, ne peut pas rivaliser avec les places de marché en ligne comme Amazon, qui sont moins chères et plus faciles pour les clients. Actuellement, Galeria compte encore 92 succursales et 15 000 employés en Allemagne. Aucune nouvelle n’a été donnée sur le sort de la filiale belge Inno, qui est en vente depuis l’automne.