Quelle est l’importance de la durabilité pour les consommateurs ? Plus de la moitié des Belges sont prêts à payer plus cher pour des produits ou des services durables, mais près des trois quarts d’entre eux continuent de prendre la voiture pour se rendre au centre commercial.
Payer pour la durabilité
Les consommateurs ne font pas toujours ce qu’ils disent, même lorsqu’il s’agit de durabilité. C’est ce qui ressort d’une enquête commandée par le gestionnaire immobilier Ceusters auprès de 1 733 clients des centres commerciaux K à Courtrai, Les Grands Prés (Mons), Stockel Square (Bruxelles), Waasland Shopping (Sint-Niklaas) et Wijnegem Shop Eat Enjoy.
Il s’avère que 55 % des acheteurs interrogés sont prêts à payer un prix plus élevé lorsque le magasin propose des produits ou des services durables. 10 % sont indécis, « seulement » 35 % ne veulent pas payer plus cher pour la durabilité. Même 72 % des personnes interrogées sont prêtes à payer plus cher pour des produits locaux. 43 % préfèrent un centre commercial avec beaucoup de verdure, des panneaux solaires et/ou des matériaux circulaires, mais 22 % n’ont aucune vision à ce sujet et 35 % pensent que les magasins ne devraient pas se préoccuper d’être « plus verts ».
La voiture reste populaire
Un déclic semble donc s’être opéré dans l’esprit des acheteurs, mais cela ne se traduit pas forcément dans les comportements. En effet, 73,5 % d’entre eux se déplacent encore en voiture lorsqu’ils se rendent dans des centres commerciaux ou visitent des magasins situés en dehors de la ville – même s’ils sont parfaitement accessibles en bus ou en tram. C’est surtout chez les 40-59 ans que la voiture est plébiscitée (80%) alors que 34% des -20 ans viennent en transports en commun. Les stations de recharge, les vélos partagés ou les options de covoiturage n’intéressent que 36 % des acheteurs interrogés. Pour 41 % d’entre eux, cela ne change pas grand-chose et 23,1 % n’ont pas d’avis sur la question.
L’éco-consommation n’est pas non plus une tendance massive. 56,1 % des Belges interrogés déclarent qu’ils font plus d’achats aujourd’hui qu’avant la crise Covid. À peine un tiers des visiteurs (36,7 %) ont modifié leurs habitudes de consommation depuis 2019. La dépense moyenne par sortie shopping s’élève à 101 euros, soit 15% de plus qu’en 2019, même si cette augmentation correspond à peu près au taux d’inflation.
Un renouveau pour les achats physiques
Pour Ceusters, les chiffres de ses propres centres commerciaux confirment les tendances de l’enquête. Les centres commerciaux sortent d’un marasme après la période difficile de la pandémie et entre-temps, les achats physiques ont retrouvé – et même dépassé – le niveau de vente de 2019, l’année précédant la pandémie. Au début de l’année, les centres commerciaux ont connu un été record, avec 8,5 % de visiteurs en plus et une augmentation moyenne des ventes de 8,1 %.
Cette bonne performance, selon l’acteur immobilier, n’est pas seulement due au mauvais temps, mais aussi à un véritable renouveau du shopping physique, grâce à l’arrivée de nouveaux concepts de magasins. Les efforts déployés pour améliorer l’expérience d’achat sont payants. La durabilité reste également une priorité : malgré les réactions parfois mitigées de l’enquête, Ceusters continue d’investir dans des panneaux solaires, des stations de recharge et de nombreux aménagements pour les vélos dans ses centres commerciaux.