En ligne, les entrepreneurs belges sont à la traîne. Bol.com l’a remarqué : pour donner un coup de pouce aux détaillants locaux pendant et après le deuxième confinement, la plateforme web lance plusieurs nouvelles initiatives. Explications du directeur, Huub Vermeulen.
Double tranchant
Dire que la crise du coronavirus a stimulé la croissance du commerce électronique est un euphémisme. Le chiffre d’affaires de bol.com enregistre également une croissance exponentielle, mais, selon le directeur Huub Vermeulen, il n’y a pas de raison de s’extasier : « La situation actuelle est à double tranchant. Au bout d’un certain temps, travailler à la maison devient désagréable, le contact avec les collègues nous manque. Et puis on réalise que nos ventes explosent, quand pour beaucoup d’entrepreneurs, la situation est dramatique ; pour l’industrie du voyage, pour les restaurants ou pour les magasins physiques, par exemple. En outre, il nous est apparu clairement que, pour les entrepreneurs, la situation est encore plus difficile en Belgique qu’aux Pays-Bas. Nous nous sommes donc demandé : que pouvons-nous faire pour aider ces entrepreneurs ? »
Nous avons ainsi lancé le site web winkelindebuurt.bol.com. Les consommateurs peuvent facilement trouver les commerçants de leur quartier. Sur une carte de la Belgique, ils peuvent sélectionner une région (par exemple, Anvers) et une catégorie (par exemple, les jouets), et la carte fait ensuite apparaître les entrepreneurs de la région qui vendent des jouets via bol.com. « Nous espérons ainsi rendre l’offre des entrepreneurs locaux accessible aux clients locaux, car nous savons qu’ils recherchent ces entrepreneurs et nous savons qu’ils les recherchent en ligne. Nous sommes heureux de les y aider. »
Améliorer le chiffre d’affaires
Une deuxième initiative est commenceravendreonline.be : le professeur d’économie et présentateur télé Kamal Kharmach, accompagné d’experts, explique aux entrepreneurs comment ils peuvent avoir plus de succès en ligne. Enfin, environ septante entrepreneurs belges qui sont récemment devenus des partenaires commerciaux de bol.com, mais qui ont encore du mal à générer un chiffre d’affaires supplémentaire, ont la possibilité de s’entretenir avec des cabinets de conseil belges sur la meilleure façon de développer leur activité en ligne. Aux frais de bol.com. « Ce sont souvent des commerçants qui ont une boutique physique et que nous pensons très prometteurs. Ils ont juste besoin d’un peu d’aide pour booster leur chiffre d’affaires », explique Vermeulen.
Parallèlement, quel est le point sur les entrepreneurs de bol.com ? « Notre réseau se développe très rapidement : il y a un an, nous comptions quelque 24 000 partenaires sur notre plateforme, aujourd’hui ils sont 37 000, dont 4 000 de Belgique. Nous constatons que, fondamentalement, la Belgique accuse encore un léger retard sur les Pays-Bas. Nous n’en sommes qu’au début en Wallonie : nous avons lancé une application, mais pas encore de site web complet. Nous n’en sommes qu’à notre première année, mais elle répond pleinement à nos attentes, et va même au-delà. » Les entrepreneurs francophones peuvent se rendre sur commenceravendreonline.be.
« Le comportement change fondamentalement »
Le commerce de détail entre maintenant dans une période cruciale. Quelles sont les prévisions de Huub Vermeulen ? « Chaque année, c’est une période palpitante, car le commerce électronique se développe rapidement en Belgique et aux Pays-Bas. Chaque année, la pression sur l’ensemble de la chaîne est énorme à l’occasion du Black Friday, de Saint-Nicolas et de Noël. C’est un défi chaque année, et plus encore cette année-ci. En tant qu’entreprise, nous mettons tout en œuvre pour gérer ces circonstances inattendues. C’est notre métier : chaque année, il y a des jours où la demande explose subitement. Ensuite, nous suivons des lignes directrices simples : être fiables d’abord, faire du chiffre d’affaires ensuite. Tout l’art et de savoir fixer une limite de la demande. Nous sommes stricts sur ce point. Cela fonctionne. »
« Mais cette année, la tendance est encore plus imprévisible. On constate que les consommateurs ont commencé à faire leurs achats de Noël bien plus tôt : depuis la dernière semaine d’octobre, nous vendons sept fois plus de guirlandes, sept fois plus de pointes de sapins de Noël, et littéralement des milliers de sapins, contre seulement plusieurs centaines l’année dernière. Je peux le comprendre : ce n’est évidemment pas agréable de devoir rester chez soi, sans divertissement. Les gens attendent donc Noël plus impatiemment que jamais et ont commencé plus tôt à recréer l’ambiance de Noël chez eux. Nous constatons également que nos pages d’inspiration sont beaucoup plus visitées. Il y a un grand besoin de convivialité. »
Quoi qu’il en soit, Huub Vermeulen estime que la croissance des ventes en ligne va perdurer, même après la période des fêtes de fin d’année et la réouverture des magasins : « Le comportement d’achat change fondamentalement. Cette évolution est en marche depuis des années et s’accélère aujourd’hui. »