Cette année les Australiens ont l’intention d’acheter moins de cadeaux de Noël, mais optent pour des présents plus utiles et solidaires. Chez nous aussi les cadeaux ‘durables’ pour les fêtes de fin d’année ont le vent en poupe – parce que le ‘pic de consommation’ a été atteint.
Cadeaux pour la bonne cause
En Australie la majorité des consommateurs dit vouloir acheter des cadeaux de Noël utiles, surtout par des dons ou des achats au profit d’œuvres caritatives. C’est ce qui ressort d’une enquête de la plateforme de paiement PayPal. Pas moins de 87% des Australiens ont l’intention d’acheter des cadeaux qui soutiennent une bonne œuvre, notamment les pompiers locaux (46%) ou des entreprises en difficulté suite à la sécheresse extrême qui cette année ravage le pays (44%).
Les jeunes principalement (91% des Australiens âgés de moins de 35 ans) sont convaincus de l’utilité de cadeaux ‘caritatifs’. 69% préfèrent recevoir des cadeaux au profit d’une bonne œuvre qui leur tient à cœur. En outre 71% préfèrent recevoir des produits d’origine locale et 73% préfèrent offrir des cadeaux fabriqués dans leur propre pays.
100 dollars en moins
De plus cette année les Australiens comptent réduire leurs dépenses pour les cadeaux de Noël : en moyenne 100 dollars australiens (62 euros) de moins que l’an dernier. Ils prévoient d’acheter en moyenne dix cadeaux pour un montant total de 494 dollars australiens (305 euros).
Certes l’année difficile traversée par les régions rurales d’Australie en particulier suite à la sécheresse extrême et les incendies explique en partie ce changement dans le comportement d’achat, mais l’évolution des mentalités y est également pour quelque chose. En Europe occidentale aussi, y compris au Benelux, une tendance vers des achats moins nombreux mais plus durables est perceptible.
Ce n’est donc pas un hasard si bol.com à l’approche des jours de fêtes lance un webshop durable, proposant uniquement des produits ‘responsables’ : ils sont certifiés ‘durables’, proviennent d’entrepreneurs sociaux ou sont d’occasion. L’e-commerçant vise le groupe grandissant de consommateurs préférant recevoir ou donner un cadeau de Noël éthique.
Le ‘pic de consommation’ est-il atteint ?
En 2016 déjà 79% des Belges estimaient que la période de fin d’année était trop commerciale. 52% disaient avoir le sentiment de dépenser trop d’argent durant les jours de fêtes. De ce fait les cadeaux de seconde main connaissent un succès grandissant d’année en année. A l’époque le site 2memain.be accueillait un quart de visiteurs en plus à l’approche de la période de Noël.
La semaine dernière, lors de la RetailDetail Night, Jo Caudron a évoqué le terme de ‘peak stuff economy’, à l’exemple de Steve Howard, responsable du développement durable chez Ikea. « Si l’on observe la situation mondiale, on peut dire qu’en Occident nous avons atteint le pic de consommation. On parle du pic de production de pétrole, mais je pense qu’on a également atteint le pic de la viande rouge, du sucre, des biens et … de l’aménagement d’intérieur », explique Howard au journal The Guardian.
Selon Ikea – et Caudron – ce pic ne représente pas pour autant l’arrêt de la croissance, mais le moment de passer à un autre modèle. Un modèle qui mise davantage sur la durabilité, le service et les solutions, plutôt que sur les biens matériels. Ainsi la chaîne d’ameublement scandinave investit fortement dans l’économie circulaire, la domotique et la location de meubles.
Les nouveaux modèles s’inscrivant dans une ‘peak stuff economy’ sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à émerger : même le géant de la fast fashion H&M propose un service de location et de réparation de vêtements dans ses nouveaux magasins. Pour le prochain Noël s’offrira-t-on un abonnement pour vêtements comme cadeau ?