Ce n’est pas tout à fait inattendu, mais les derniers résultats de PostNL rendent le phénomène très concret : la bulle des colis, qui n’a cessé de s’amplifier pendant la crise sanitaire, se dégonfle. En cause : le point d’équilibre entre les ventes physiques et les ventes en ligne s’est légèrement déplacé au profit des premiers, et l’échappatoire de la TVA pour les produits à bas prix en provenance de Chine a été bouché.
Douche froide
PostNL a largement profité de la crise sanitaire. Le commerce électronique a décollé, en grande partie par nécessité puisque les magasins physiques ont dû fermer à plusieurs reprises. Et il fallait évidemment quelqu’un pour livrer tous ces colis. Mais le dernier rapport trimestriel, commenté par De Tijd aujourd’hui, fait l’effet d’une douche froide pour les actionnaires de l’opérateur postal néerlandais.
Non pas que ces résultats soient mauvais en soi. Le bénéfice d’exploitation de 23 millions d’euros correspondait plus ou moins aux attentes. Mais ce chiffre cache un ralentissement de la croissance de la division Livraisons colis que les analystes n’avaient pas envisagé aussi net. Le taux croissance de 1,6% n’est qu’une pâle copie de l’essor enregistré pendant la crise sanitaire.
Impact plus marqué que prévu
Évidemment, personne ne s’attendait à ce que ces taux de croissance se prolongent indéfiniment. Nous avions prévenu il y a plus d’un an que l’âge d’or des colis bon marché (notamment en provenance de Chine) ne durerait pas. Mais le retour de balancier semble particulièrement brutal.
Herna Verhagen, la CEO de PostNL, ne s’en cache pas. Le changement des règles de TVA pour les articles provenant de l’extérieur de l’UE (lisez : de Chine) a presque asséché le flot de colis. Herna Verhagen estime que l’impact de cette mesure est « plus marqué que prévu ». Mais la normalisation du comportement des consommateurs après la période de pandémie la plus grave se fait également sentir. Il représente 11 des 22 millions d’euros du recul des bénéfices de la division Livraison de colis.
Quid de Bpost (et des boutiques en ligne locales) ?
Chronique d’une normalisation annoncée, donc. Reste maintenant à savoir dans quelle mesure ce choc s’étendra à l’ensemble secteur. À cet égard, rendez-vous est pris demain soir, quand Bpost publiera ses résultats. Et nous n’avons pas encore parlé de l’autre facette de cette tendance : profitera-t-elle aux boutiques en ligne locales, qui souffraient jusqu’à présent d’un lourd handicap concurrentiel face au flot de colis chinois bon marché ?