Après le refus du tribunal d’accorder une protection contre ses créanciers à Mega World, le repreneur des activités belges de Blokker, sa maison mère Piocheur a essuyé la même fin de non-recevoir. La faillite semble désormais inévitable.
Administrateurs
Le propriétaire de Mega World, Dirk Bron, a également demandé une protection contre ses créanciers pour le holding Piocheur, qui comprend principalement les baux et quelque 35 employés. Mais comme avec Mega World, l’entrepreneur néerlandais controversé a essuyé un refus. Le tribunal où le dossier a été déposé lundi a jugé la demande irrecevable, rapporte De Standaard.
Le tribunal d’entreprises a en revanche nommé deux administrateurs provisoires, ce que le juge avait déjà fait pour les activités commerciales. Thierry Lammar et Kristin Van Hocht auront pour mission d’établir si les deux entreprises sont condamnées ou s’il subsiste des possibilités de relancer leurs activités.
Les propriétaires des immeubles qui abritaient les anciens magasins Blokker belges, dont Retail Estates et Wereldhave, ont été autorisés à s’exprimer sur la demande de réorganisation. Mais ils se sont opposés à toute protection contre les créanciers, comme l’avait déjà précisé Jan De Nys (Retail Estates) lors de l’examen de la demande de réorganisation judiciaire de la filiale Mega World.
La faillite approche
Entre-temps, les dettes s’accumulent, d’autant que les plus de 120 magasins sont fermés en raison du deuxième confinement. Et en tant que discounter qui vend principalement des lots résiduels, la chaîne n’est pas active en ligne – à part les produits photo via Kodak. La faillite semble vraiment inévitable. Dirk Bron a donc immédiatement fait appel, à la fois contre la désignation d’administrateurs provisoires et contre le refus de protéger Mega World de ses créanciers.
Le syndicat ACV Puls n’abandonne pas non plus : le secrétaire syndical Marc Jacobs espère un redémarrage partiel des activités dans le cadre d’une réorganisation judiciaire qui combinerait une relance limitée aux éléments sains et un abandon des créances. Vu les difficultés pratiques d’une telle solution – le tribunal exige qu’une grande partie des frais de licenciement des employés soit payée –, de plus en plus d’entreprises préfèrent cependant d’abord faire aveu de faillite, pour ne récupérer les éléments viables qu’ensuite. C’est ce qu’a encore fait récemment la direction de Wibra. En cas de faillite, Dirk Bron pourrait également se représenter comme un candidat à la reprise des magasins les plus performants.