Hier, Pierre Mestre, le fondateur de la chaîne de vêtements pour bébés et enfants Orchestra Prémaman actuellement en difficulté, a défendu son plan de sauvetage devant le tribunal de l’entreprise de Bruxelles. Il entrevoit un avenir pour les 20 points de vente les plus rentables de Belgique.
Double message
Le dirigeant avait un double message pour le tribunal qui devait enquêter sur la réorganisation judiciaire d’Orchestra Prémaman : il a souligné d’une part que la maison mère française avait toujours soutenu la branche belge et, d’autre part, il a déclaré voir des opportunités de croissance pour les vingt points de vente belges les plus performants. Cette deuxième information est plutôt étonnante, car selon des rapports antérieurs, seuls douze magasins resteraient ouverts.
Le fondateur en a aussi profité pour démentir la rumeur selon laquelle la France aurait saigné à blanc la branche belge de la société avant la réorganisation. « Notre société a été créée il y a 19 ans, nos comptes sont révisés chaque année, nous avons eu un contrôle fiscal en Belgique il y a un an. Il n’y a pas eu d’appauvrissement d’une société vis-à-vis de l’autre », a-t-il expliqué. Selon le CEO, la branche belge a reçu cent millions d’euros au fil des ans de la part maison mère française, et ce par biais de deux augmentations de capital.
Soutien des syndicats
Pierre Mestre a également évoqué la restructuration mondiale de l’entreprise, conséquence de la numérisation du marché et de la pression croissante sur les prix. Il a déclaré qu’Amazon détenait aujourd’hui près de 30 % du marché des produits pour bébés et Primark un quart. C’est aussi la raison pour laquelle Orchestra Prémaman s’est retiré de pays comme la Chine, l’Italie, la Russie, la Turquie et les États-Unis, explique-t-il encore.
En ce qui concerne la Belgique, il voit donc des opportunités pour une vingtaine de magasins. Un représentant syndical de la SETCa a également assisté à l’audience pour soutenir le plan. « L’entreprise est transparente, il n’y a pas de volet caché. Sur le terrain, les travailleurs ont la volonté de continuer », a-t-elle déclaré au journal L’Echo.