20 à 40 % des colis envoyés en Belgique par des boutiques en ligne chinoises bon marché ne sont pas conformes à la législation. Le gouvernement doit s’attaquer à cette inégalité, estime la fédération du commerce électronique Becom.
La « technique de la Matryoshka »
Les plateformes chinoises telles que Temu et Shein ne respectent souvent pas les règles européennes en matière de protection des consommateurs, de sécurité des produits et de développement durable. Ces pratiques commerciales malhonnêtes doivent cesser : « Les boutiques en ligne belges et européennes qui respectent scrupuleusement ces règles doivent faire face à la concurrence de fournisseurs qui ne respectent pas les règles de l’UE et qui peuvent donc proposer leurs produits à moindre coût », déclare Greet Dekocker, directrice de Becom.
Les boutiques en ligne sont subventionnées par le gouvernement chinois, qui paie les vols aller-retour à vide. Les colis sont regroupés dans des centres de traitement chinois, une « technique de Matryoshka » qui garantit que peu d’envois peuvent être contrôlés. Parmi les envois contrôlés, 20 à 40 % s’avèrent non conformes : contrefaçon, violation des lois sanitaires, absence des inspections nécessaires….
Imposer des sanctions
Dans une lettre ouverte, Becom demande aux autorités belges et européennes de s’attaquer à cette concurrence déloyale et insoutenable. Avec l’implantation du centre logistique chinois Cainiao à Liège (du groupe Alibaba, ndlr), le gouvernement belge peut jouer un rôle important à cet égard.
La fédération du commerce électronique demande une adaptation des règles européennes, des contrôles plus efficaces, des obligations d’information supplémentaires pour les fabricants et les plateformes chinoises et des sanctions adaptées pour les boutiques en ligne qui ne respectent pas les règles. « Si les acteurs ne respectent pas les règles, ils doivent être sanctionnés et, si nécessaire, mis hors ligne », a déclaré M. Dekocker.
En mai, le BEUC et 17 organisations nationales de consommateurs ont déjà déposé des plaintes contre le marché chinois Temu, l’accusant de dissimuler des informations et d’utiliser des techniques de manipulation.
Temu réagit
« Temu est un nouveau venu en Europe, ayant pénétré ses premiers marchés il y a un peu plus d’un an. Pendant cette période, nous avons écouté attentivement les commentaires de nos clients, des organismes de réglementation et des groupes de défense des consommateurs. Nous avons activement ajusté nos services pour les aligner sur les pratiques et les préférences locales, et nous nous engageons pleinement à respecter les lois et les réglementations des marchés où nous opérons », répond la plateforme.