Au Luxembourg, Mega World est pris au piège dans le premier cercle de l’enfer : en décembre, seules les activités belges ont été déclarées en faillite, tandis que les deux magasins luxembourgeois ont été oubliés. Le personnel n’a pas été payé depuis deux mois.
Ni salaire, ni licenciement
Début 2020, Mega World a repris les magasins belges de Blokker, mais également deux magasins au Grand-Duché de Luxembourg, à Diekirch et à Mersch. Dans ce vaste panorama, ceux-ci semblent cependant avoir été rapidement oubliés : lorsque le tribunal de l’entreprise de Malines a déclaré la chaîne en faillite fin décembre, cela ne concernait que les activités belges.
Depuis lors, les quelques dix salariés luxembourgeois sont dans le flou : ils ne sont pas payés mais n’ont pas encore été licenciés. En janvier et en février, les employés n’ont pas perçu de salaire, confirme la responsable du magasin de Diekirch, à RetailDetail. Ces derniers n’ayant pas encore reçu de lettre de licenciement et la faillite n’ayant pas encore remonté jusqu’aux autorités luxembourgeoises, ils ne peuvent prétendre à des allocations chômage. « Le personnel est à bout : rien ne bouge. Nous sommes invisibles », soupire l’employée.
Différences dans la législation
Le curateur a pourtant demandé la fermeture des magasins le 26 janvier, tandis que la maison de ventes aux enchères VH Auctions a récupéré en début de semaine les stocks et le mobilier pour la vente en liquidation. Entre-temps, les magasins luxembourgeois auraient bel et bien été déclarés en faillite, selon le journal L’essentiel : après la société mère Piocheur fin janvier, le rideau est tombé sur Piocheur Luxembourg le 15 février. Cependant, selon le curateur Lammar, le processus est retardé en raison des différences entre les législations sociales nationales. Les lettres de licenciement auraient été envoyées lundi et Lammar promet une avancée du dossier dans le courant de la semaine.
Pourtant, l’heure est toujours à la colère et à la détresse : au Luxembourg, l’ancienneté du personnel concerné est remarquablement élevée, entre 10 et 27 ans. « Quand je vois que Marleen/Louise Marie Panis, qui joue avec nos pieds depuis des mois, ose encore s’en mêler », s’indigne la gérante, en référence à Wally’s World, qui reprend le local, l’offre et le logo de Mega World à Mol.