Le propriétaire de Mega World, Dirk Bron, et son fils ont continué à se payer d’importantes compensations, malgré les graves difficultés financières que traversait la chaîne aujourd’hui en faillite. De nouveaux secrets révélés au grand jour.
40.000 euros par mois
Avant que le tribunal de l’entreprise n’écarte le propriétaire Dirk Bron au début du mois de novembre et nomme deux administrateurs externes, le PDG, ainsi que son fils Dirk Bron Junior, ont continué à percevoir des frais de gestion jusqu’à la fin du mois de décembre. Le montant s’élèverait à 40.000 euros par mois pour les deux. C’est ce qui ressort du verdict rendu lors de la déclaration de faillite mardi, rapporte De Standaard. Le président du tribunal a réprouvé le « contraste saisissant » avec les millions de factures impayées.
L’affaire de la dot que Blokker a versée à Bron pour la reprise au début de cette année se précise également : le propriétaire de Blokker, Witteveen Bron, aurait bel et bien ajouté 5 millions d’euros aux stocks restants dans les magasins belges. Ce qui est particulièrement surprenant, c’est que ces 5 millions d’euros n’ont jamais été investis dans Mega World.
10 millions de dettes au gouvernement
La demande de Bron de rouvrir les magasins « immédiatement » après le deuxième confinement, soi-disant pour pouvoir payer le personnel, a également été déboutée par le tribunal : si les administrateurs voulaient rouvrir les magasins Mega World en décembre, ils demandaient au propriétaire de prévoir un montant de réserve afin de pouvoir garantir le paiement des salaires des employés. Mais cela n’a jamais été fait.
Alors que Bron fait toujours l’objet d’une enquête pour fraude, parce que l’homme d’affaires hollandais n’a jamais payé la TVA ni les cotisations de sécurité sociale en Belgique, il semblerait maintenant qu’il ait essayé d’obtenir le soutien du gouvernement par le biais du véhicule d’investissement flamand PMV. Mega World doit encore 9,7 millions d’euros au Trésor public, dont 7,7 millions d’euros de TVA impayée. La dette envers l’ONSS s’élève à 1,83 million d’euros.
En attente de la faillite de la société mère
Au total, Mega World a amassé quelque 40 millions d’euros de dettes impayées, sur lesquelles plus d’un quart sont des factures impayées aux fournisseurs. Les anciens administrateurs doivent maintenant amortir un maximum en leur qualité de curateurs. Même s’il n’y a pas grand-chose à liquider : pas même la moitié des baux ne sont au nom de Mega World, mais au nom d’une autre société de Bron. Cette maison mère, Piocheur, ne peut pas être déclarée en faillite avant janvier, au plus tôt, ce qui lui permet encore d’exiger un loyer (une taxe d’occupation) aux succursales de Mega World.
Reste maintenant à espérer que Piocheur puisse être déclaré en faillite aux alentours du 25 janvier, une fois la question de la protection contre ses créanciers clôturée (pro forma), sous réserve que le moratoire sur les faillites annoncé par le gouvernement ne soit pas en vigueur. Mega World ne sera donc peut-être pas libéré de Bron de sitôt, et les curateurs auraient tout intérêt à tirer un trait sur cette affaire au plus vite.