Le dernier exercice a été meilleur que prévu pour Marks & Spencer mais, malgré tout, la chaîne de grands magasins britannique a plongé dans le rouge et s’apprête à fermer d’autres magasins. Selon M&S, le numérique représentera 40 % des ventes.
Les ventes en ligne ne compensent pas
Au cours du dernier exercice financier clôturé le 27 mars, le chiffre d’affaires de l’emblématique chaîne de grands magasins britannique a perdu 10 %, descendant à 8,9 milliards de livres (10,3 milliards d’euros). Les ventes non alimentaires, déjà en difficulté, ont été particulièrement touchées : le chiffre d’affaires des catégories de l’habillement et des articles ménagers a chuté d’un tiers. Les ventes en ligne pour ce segment ont pourtant augmenté de près de 54 %, mais cela n’a pas suffi à compenser la baisse de 56 % dans les magasins physiques.
Les ventes de produits alimentaires ont augmenté d’un petit 1 %, M&S n’ayant pu vraiment bénéficier du succès de son partenaire de joint venture Ocado qu’en septembre et les Britanniques ayant cessé de venir chercher un déjeuner ou un en-cas rapide suite à la généralisation du télétravail. Avant impôts, les bénéfices ont dégringolé à près de 202 millions de livres sterling en dessous de zéro, contre un résultat d’exploitation positif de 67 millions de livres sterling il y a un an.
La crise du coronavirus montre la voie
Marks & Spencer entrevoit néanmoins des lueurs d’espoir : les résultats des six premières semaines du nouvel exercice, c’est-à-dire le mois d’avril et début mai, ont dépassé ceux de la même période en 2019. La chaîne de grands magasins constate un retour prudent à la normalité, avec une forte augmentation principalement des ventes de produits alimentaires et une progression des ventes du segment Clothing & Home. Les ventes en ligne restent également performantes.
Le PDG, Steve Rowe, en tire des leçons : selon lui, la pandémie a clairement montré au détaillant la voie à suivre. À court terme, il s’attend à ce qu’environ 40 % des ventes non alimentaires soient réalisées en ligne, soit 20 % de plus qu’auparavant. Par conséquent, Rowe décide également de fermer plus de magasins : de 254 succursales actuellement, il ne devrait en rester que 180.
En outre, plus de 45 locaux seront transformés en magasins alimentaires exclusifs et 35 déménagements sont prévus. Selon The Guardian, certains des magasins fermés seront réaménagés en logements ou utilisés à d’autres fins, ce qui devrait permettre de récolter au moins 200 millions de livres sterling à investir dans de nouveaux magasins ou des magasins rénovés. Au cours des deux prochaines années, Marks & Spencer ouvrira 17 magasins supplémentaires (des magasins neufs ou agrandis), parmi lesquels six seront installés sur des emplacements auparavant occupés par son concurrent Debenhams ayant récemment fait faillite.