Une amélioration semble en vue pour le groupe retail Metro : la chaîne de supermarchés Real a trouvé acquéreur et le bénéfice est légèrement supérieur aux attentes. Par contre chez Makro Belgique les pertes continuent de s’accumuler.
Amélioration au deuxième trimestre
Au cours du deuxième trimestre le groupe Metro, qui détient notamment les enseignes Makro et Real, a vu augmenter ses ventes de 1,2% sur base comparable. Cette croissance du chiffre d’affaires est avant tout attribuable aux marchés d’Europe de l’Est (à l’exception de la Russie) et d’Asie, où les ventes ont progressé de respectivement 6,8% et 3,6%. Les divisions horeca et ‘trader’ sont également en hausse.
Sur les marchés plus matures et dans le domaine du retail Metro n’a pu se maintenir. En Russie le chiffre d’affaires comparable a régressé de 4%, tandis que chez Real le chiffre d’affaires a chuté de 5,1%. Ainsi au final le chiffre d’affaires est resté stable à 6,8 milliards d’euros.
Metro se dit satisfait des résultats, d’autant plus que cette année Pâques est tombé tard, au troisième trimestre de l’exercice comptable. « Une fois de plus, notre focus accru sur les groupes-cibles horeca et commerce de gros semble être un facteur de croissance pour Metro », commente le CEO Olaf Koch. Quant au bénéfice opérationnel (EBITDA), malgré une baisse de 2,3%, il dépasse les attentes des analytes. Ce recul serait dû aux investissements dans la digitalisation/IT et dans le marché russe, ainsi qu’aux effets de change défavorables.
Real trouve acquéreur
La filiale Real, dont le groupe tente de se séparer depuis des années, a finalement trouvé acquéreur : Metro est en négociations exclusives avec un consortium sous la direction du groupe immobilier Redos. La reprise valorise la formule d’hypermarchés à environ un milliard d’euros. Redos débourserait un demi-milliard en cash, tandis que Metro conserverait une participation de 24,9%. La reprise devrait être finalisée cet été.
Redos se profile comme un spécialiste de la restructuration et annonce d’ores et déjà la fermeture inévitable de certains magasins. « Nous sommes heureux d’avoir pu convaincre Metro avec notre projet pour Real. Redos est une entreprise indépendante, bénéficiant d’une riche expertise dans la restructuration et l’immobilier dans le retail de grande envergure. Nous connaissons Real depuis de nombreuses années, également en tant que bailleur de magasins Real. En collaboration avec la management de Real, nous voulons mettre à profit notre expertise afin de rationaliser le réseau de magasins », commente le directeur général Oliver Hermann. Les détails de la restructuration seront déjà pris en considération lors des négociations de vente.
La stratégie de gros problématique en Belgique
A noter également que Metro confirme vouloir se focaliser entièrement sur le commerce de gros et renoncer à ses propres activités retail. La cession de la chaîne d’hypermarchés Real s’inscrit dans ce contexte, tout comme le changement de cap de la chaîne cash&carry Makro : alors que ces dernières années Makro s’était de plus en plus axé sur le consommateur final, la chaîne depuis peu vise à nouveau les associations et les cuisiniers(amateurs).
Toutefois la stratégie de gros du CEO pourrait sonner le glas pour Makro en Belgique. Sur le marché belge le groupe Metro est en effet présent tant avec sa formule de gros Metro, qu’avec sa formule Makro, orienté sur le consommateur. Si Koch décide de ne plus s’adresser au consommateur final, la fin de Makro semble évidente. De plus, le CEO a déjà évoqué précédemment l’éventuelle cession de la chaîne belge cash&carry.
Entretemps les chaînes belges continuent d’accumuler les pertes : durant l’exercice écoulé la perte nette totale de Makro et Metro en Belgique est passée de 55 millions à 63 millions d’euros, indique le journal De Tijd. En février le maison-mère a injecté 40 millions d’euros dans sa filiale déficitaire.