Les chaînes de supermarchés britanniques Co-op et Waitrose équipent leur personnel de bodycams, car près de deux employés sur trois ont été agressés verbalement depuis l’entrée en vigueur des mesures liées au coronavirus. Un détaillant déclare même que le nombre de menaces de cracher ou de tousser sur le personnel peut atteindre 150 par jour.
Deuxième vague d’agression
Depuis le début de la pandémie de coronavirus, le personnel des magasins a été confronté à une énorme augmentation des abus verbaux et physiques. Le British Trade Association British Retail Consortium est le premier à présenter des chiffres concrets, et ces derniers en disent long. Ainsi, un grand détaillant signale que chaque jour les employés de ses magasins peuvent recevoir jusqu’à 150 menaces de contamination par crachat ou toux.
La première vague d’agression est survenue début du confinement, entre mars et avril. Une enquête du syndicat Usdaw a démontré que pas moins de 61 % des employés de magasins britanniques étaient déjà victimes d’agressions verbales. 28 % d’entre eux avaient été réellement menacés et 4 % même agressés physiquement. Maintenant que les mesures sanitaires (telles que l’obligation de porter un masque) ont été à nouveau renforcées, on assiste à une « deuxième vague d’agression ».
Magasins de proximité : 40 % de violence en plus
La chaîne de magasins de proximité Co-op a enregistré un nombre record de 990 incidents concernant des comportements antisociaux et de la violence verbale dans ses 4000 magasins au cours de la semaine du 20 au 26 juillet. La criminalité en magasin a augmenté de plus de 140 % au début du lockdown. Les commerces de proximité sont en effet particulièrement touchés : 40 % de ce type de magasins avaient déjà enregistré une augmentation de violence lors du confinement.
Le problème reste cependant très répandu : la chaîne de supermarchés haut de gamme Waitrose est, en effet, la seule chaîne britannique à affirmer que le nombre d’incidents n’est pas en hausse, rapporte The Grocer. Pourtant, c’est précisément Waitrose qui équipe son personnel d’une bodycam dans cinquante magasins. Grâce à cet appareil, les employés peuvent effrayer les agresseurs potentiels et les filmer en cas d’incident. Co-op teste également ce type de caméra dans 250 succursales.
En outre, la plupart des détaillants ont embauché du personnel de sécurité supplémentaire en raison des mesures supplémentaires liées à la pandémie. Au Royaume-Uni, les syndicats ont également mis en place des programmes d’aide afin de fournir conseils et soutien aux employés. Tesco et Waitrose proposent également leurs propres programmes de soutien et de gestion des traumatismes. Pendant ce temps, le syndicat professionnel British Retail Consortium plaide auprès des législateurs pour que les agressions à l’encontre du personnel des magasins soient considérées comme un délit spécifique.