Le gendarme de la concurrence français a infligé une amende de 125 millions d’euros à Luxottica pour pratiques abusives. Le géant italien de la lunetterie fait appel.
Aucun rabais
Entre 2004 et 2015, Luxottica – qui fait désormais partie du groupe EssilorLuxottica, – aurait imposé des prix de vente au détail spécifiques aux opticiens pour des montures de marques sous licence comme Ray-Ban, Oakley et Prada. L’entreprise aurait interdit non seulement l’octroi de remise sur les lunettes, mais aussi la vente en ligne de certaines marques, rapporte Zone Bourse.
La sévérité de l’amende s’explique par la « gravité » des pratiques anticoncurrentielles. Les opticiens qui ignoraient les messages du fabricant de lunettes auraient subi des mesures de rétorsion, comme des retards de livraison ou le blocage de leurs comptes pour les empêcher de passer de nouvelles commandes.
Nécessité
Facteur aggravant, les pratiques de l’entreprise ont affecté des consommateurs pour partie captifs et vulnérables. « L’équipement en lunettes de vue, comme, dans certains cas, solaires, est une nécessité », a déclaré le gendarme de la concurrence. EssilorLuxottica conteste la décision et fait appel.
Outre Luxottica, LVMH et Chanel ont également été condamnés à des amendes (plus mineures) de 500 000 et 130 000 euros respectivement pour des infractions similaires. Chanel aurait seulement interdit les ventes en ligne.