Pour l’instant, les conséquences de la guerre commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis restent limitées pour les retailers et les consommateurs, mais la crainte d’une escalade est bien réelle.
Des alternatives
Les taxes européennes sont entrées en vigueur vendredi dernier et concernent notamment les chaussures, le riz, le maïs, le jus d’orange, le jus de canneberge, le whisky, le beurre d’arachide, le maquillage, le tabac, le coton (donc également les pantalons en jeans de la marque Levi’s) et les motos. Les motos Harley-Davidson coûteraient environ 2.000 euros de plus, mais pour contourner les droits de douane à l’importation, l’entreprise souhaite délocaliser une partie de sa production en dehors des Etats-Unis. En Europe, une bouteille de Jack Daniel’s et de Jim Beam coûtera probablement près de 10% de plus. Selon les observateurs, ce sont les prix des produits alimentaires qui pourraient augmenter le plus rapidement parce que les marges sont plus faibles et les stocks sont limités.
Il n’est néanmoins pas clair si tous les importateurs et retailers répercuteront la hausse des tarifs sur les consommateurs. Ils peuvent rechercher des alternatives, comme le maïs d’Ukraine, le riz de Chine ou le jus d’orange du Brésil. Les taxes ne s’appliquent pas aux marques américaines qui produisent en-dehors des Etats-Unis. De plus, la part des produits ‘made in the US’ est très faible sur le marché européen: selon l’économe Paul De Grauwe, elle représente à peine 1% du commerce total entre l’Europe et les Etats-Unis. Une nouvelle escalade de la guerre commerciale pourrait pourtant occasionner davantage de dommages.
Selon la fédération retail Comeos, seul 1,4 des 100 produits qui se trouvent dans les rayons des magasins belges proviennent des Etats-Unis. Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire, ne s’attend pas à un impact immédiat mais craint des contre-mesures sur la bière, le chocolat ou les biscuits.