Keith Weed, directeur marketing chez Unilever, prend sa retraite. Weed travaille chez Unilever depuis 35 ans et est connu pour ses critiques à l’égard des canaux publicitaires online tels que Google et Facebook.
Unilever supprime la fonction de directeur marketing ?
Keith Weed met fin à sa carrière chez Unilever après 35 ans de bons et loyaux services. Le responsable marketing se dit prêt pour un nouveau défi et quittera la société au mois de mai, à l’âge de 57 ans. Sa démission intervient à un moment où Unilever est également en train de procéder à un changement de PDG : Paul Polman, dirigeant depuis des un bon bout de temps, est remplacé par Alan Jope qui prendra ses fonctions le 1er janvier.
Aucun successeur ne sera recherché pour Keith Weed tant que le nouveau PDG ne sera pas à son poste. C’est Jope qui devra décider de l’avenir de la direction marketing de l’entreprise, déclare un porte-parole d’Unilever au Wall Street Journal. Il est cependant possible que l’entreprise ne désigne pas de nouveau CMO du tout, affirment des sources du WSJ. Le nouveau dirigeant Jope lui-même serait un bâtisseur de marque ayant des affinités marketing, tandis que ce sont déjà les responsables des différentes divisions d’Unilever qui gèrent leurs propres budgets marketing.
Il est donc possible que le rôle chapeautant soit supprimé et que tous les pouvoirs marketing soient attribués aux trois départements, à savoir : beauté et soins personnels, produits ménagers ainsi qu’alimentation et boissons. En effet, Unilever souhaite apprendre à travailler de manière plus flexible et plus rapide, d’autant plus que le holding de marques a été impacté par une offre publique d’achat hostile de la part de Kraft.
Les géants de la publicité online critiqués
En tant que directeur marketing, Weed a donné un fameux coup de pouce en faveur du marketing numérique chez Unilever, même s’il est connu pour ses critiques à l’égard du monde actuel des médias et de la publicité qu’il ne ménage pas. Dans un discours célèbre prononcé lors du congrès des annonceurs de l’IEC, il a qualifié l’écosystème numérique de « sombre et frauduleux ». Le spécialiste marketing a même menacé d’arrêter la publicité dans les médias en ligne si ceux-ci ne devenaient pas plus transparents dans leurs modèles de revenus et de publicité, mais également s’ils ne prenaient pas mieux leurs responsabilités lorsqu’il s’agit de responsabilité sociale.
« Le plus grand défi que nous ayons à relever est de rétablir la confiance dans la publicité », a déclaré Weed lors d’une interview accordée au WSJ. « L’industrie doit travailler encore plus intensément pour rétablir les éléments qui minent la confiance, comme les fuites de données, les publicités non désirées, les faux suiveurs et les fausses nouvelles. Il souhaite néanmoins continuer à jouer un rôle dans ce secteur.
D’anciens collaborateurs d’Unilever quittent le navire
« J’ai eu l’honneur de diriger certaines des meilleures équipes de marketing, de développement durable et de communication au monde », a déclaré Weed dans un communiqué. « En tant que deuxième annonceur mondial, nous avons été en mesure d’utiliser notre échelle pour assurer l’efficacité et l’efficience. Nous avons également été capables d’utiliser notre échelle pour un plus grand bien, menant à une plus grande responsabilité, transparence et responsabilité dans la publicité et les industries numériques. Au cours du dernier exercice, l’ensemble du budget marketing regroupant les nombreuses marques du groupe FMCG s’élevait à 8 milliards d’euros, se trouvant ainsi en deuxième position juste derrière Procter & Gamble.
En plus de Keith Weed, c’est au tour du responsable R&D d’Unilever, David Blanchard, un autre « ancien membre fidèle » du groupe, de quitter le groupe. Il a été engagé chez Unilever en 1986. Blanchard est remplacé par Richard Slater, l’ancien responsable du département de recherche sur les produits de consommation chez GlaxoSmithKline.