Les colis de Shein, Temu et AliExpress pourraient bientôt coûter plus cher : la Commission européenne souhaite en effet mettre un terme à la concurrence déloyale des boutiques en ligne chinoises bon marché.
Concurrence subventionnée
Aujourd’hui, une exemption douanière s’applique aux colis de commerce électronique de moins de 150 euros expédiés depuis l’extérieur de l’Union européenne. La Commission européenne souhaiterait supprimer cette exemption, écrit le Financial Times. Une telle mesure toucherait en premier lieu les boutiques en ligne chinoises qui font tache d’huile : Shein, Temu, AliExpress & co constituent aujourd’hui une concurrence déloyale pour les boutiques en ligne européennes, en partie parce que le gouvernement chinois subventionne le transport aérien à bas prix.
Selon la Commission européenne, pas moins de 2,3 milliards de colis postaux bon marché sont arrivés en Europe l’année dernière. Pour le seul mois d’avril, il s’agit d’un record de 350 millions de colis. Pourtant, selon le journal, il ne sera pas facile de faire passer la mesure de la Commission. Après tout, elle ajouterait une charge de travail aux services douaniers, qui sont déjà surchargés. La question est de savoir si les États membres de l’Union européenne seront d’accord.
Sous le feu des critiques
Les acteurs chinois du commerce électronique sont sous le feu des critiques depuis un certain temps, pour diverses raisons. La sécurité, la qualité et la durabilité des produits qu’ils vendent suscitent de sérieuses interrogations. La contrefaçon est également un sujet de préoccupation.
En mai, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et 17 organisations nationales de consommateurs ont déposé des plaintes contre Temu, l’accusant de dissimuler des informations et d’utiliser des techniques de manipulation. La semaine dernière, la fédération du commerce électronique Becom a demandé que des mesures fermes soient prises à l’encontre de Temu et de Shein, qui n’auraient pas respecté les règles européennes.
Dans sa réponse, Temu s’est protégée en prétextant qu’elle était une nouvelle venue en Europe et qu’elle devait donc apprendre les règles et les coutumes locales : « Nous nous engageons pleinement à respecter les lois et les réglementations des marchés où nous opérons ».