En moyenne les webshops belges sont moins bien optimalisés que leurs concurrents étrangers : ils se chargent moins vite et sont moins bien cotés par Google. Un désavantage concurrentiel.
Concurrence internationale
Les webshops belges ont parfois du mal à faire face à la popularité d’e-commerçants étrangers, qui souvent travaillent avec des équipes plus grandes et sont mieux préparés à affronter le marché. Un constat qui se confirme lorsqu’on compare les performances techniques de webshops belges avec celles d’acteurs étrangers. ProGlove, une start-up qui fabrique des gants intelligents permettant d’optimaliser les processus logistiques dans le secteur du retail, a analysé tous les webshops, dotés du certificat BeCommerce, sur base de différents critères : le nombre de collaborateurs, l’autorité de domaine, les réseaux sociaux, les Google Speed Scores et l’ampleur du site web.
Premier constat ? Seuls 52,8% parmi les 475 webshops analysés étaient établis en Belgique. Les autres boutiques en ligne étaient esssentiellement basées aux Pays-Bas (31,2%), en France (5,3%) et en Allemagne (4,2%). En Belgique la plupart des webshops sont établis en Flandre (180), donc bien plus qu’à Bruxelles (36) et qu’en Wallonie (35). Au niveau des provinces, Anvers est largement en tête avec 24,7% de tous les webshops belges.
Importance de la vitesse de chargement
Les webshops étrangers disposent généralement d’équipes plus importantes : la médiane se situe dans la catégorie de 11 à 50 employés, tandis qu’en Belgique les entreprises d’e-commerce ne comptent que dix employés ou moins. La part d’entreprises de moyenne à grande taille s’élève à 58% à l’étranger, contre 35% en Belgique.
« Les entreprises étrangères ont davantage d’effectifs pour l’innovation et le marketing, ce qui leur permet d’attirer plus facilement les clients », explique Derk Steemers, directeur marketing chez ProGlove. « C’est ce que nous constatons par exemple au travers de l’optimalisation technique des sites web. Selon les outils online de Google, les sites étrangers sont plus performants en termes de vitesse de chargement : sur une échelle de 1 à 100 les sites web belges obtiennent un score de 68 et les webshops étrangers un score de 74. Un écart qui s’explique par le fait que le site web moyen à l’étranger est plus petit qu’en Belgique : dans notre pays la taille de la page d’accueil est de 2 mégabytes en moyenne, contre 1,6 megabyte à l’étranger. D’où une vitesse de chargement plus élevée, surtout lorsque le client fait son shopping à l’aide de son smartphone sur lequel la connexion internet est moins rapide. »
Optimalisation du site web
En outre, Google juge plus favorablement les webshops étrangers en matière d’optimalisation du site web. Ceux-ci obtiennent plus souvent la mention ‘bien’ ou ‘satisfaisant’, tant pour la version mobile que pour la version desktop. Les webshops belges par contre obtiennent plus souvent la mention ‘insatisfaisant’ ou ‘satisfaisant. « Ces scores ne nous permettent pas de porter un jugement déterminant sur la qualité des sites web, car ce que Google juge ‘bon’ n’est pas nécessairement important pour un bon site web. Mais cela réjoint néanmoins le constat que les sites web étrangers sont techniquement mieux conçus. »
L’avantage pour les webshops belges réside dans le fait qu’ils jouent un match à domicile. C’est ce que démontre l’autorité de domaine, un indicateur qui mesure la force d’un site web au niveau des résultats des moteurs de recherche. Selon l’autorité de domaine de Moz, les Belges ont un petit point d’avance, probablement parce qu’il est plus facile pour les webshops belges d’obtenir des liens vers leur nom de domaine .be. Toutefois cette avance est trop minime pour être considérée comme un réel avantage. De plus les webshops belges ont souvent davantage de profils sur les réseaux sociaux, mais hélas il n’existe pas de données indiquant dans quelle mesure les différents camps utilisent leurs réseaux sociaux.
« Il va de soi que le succès d’un webshop ne dépend pas uniquement de l’avance technologique, mais de bien d’autres facteurs, comme la fidélité à la marque par exemple. Le fait de disposer de magasins physiques aux alentours peut également être un avantage déterminant », conclut Steemers. « Néanmoins les entrepreneurs belges doivent veiller à ne pas se laisser submerger par la concurrence étrangère. L’optimalisation des sites web et l’amélioration des systèmes logistiques pourraient certainement être utiles en ce sens. »