Le commerce électronique a progressé de 22 % en Belgique l’année dernière, pour atteindre un chiffre d’affaires de 14,7 milliards d’euros. Cette progression est principalement due aux ventes de services – tels que les voyages – mais les ventes de produits en ligne sont également en légère augmentation.
Pas de régression
8,5 millions de Belges ont effectué 170 millions d’achats en ligne l’année dernière, pour un montant de 14,7 milliards d’euros : une croissance de 22 % malgré la crise énergétique et l’inflation. Cette croissance est principalement due à une augmentation de 53 % des dépenses en ligne pour les services, qui ont atteint 6,7 milliards d’euros, selon le BeCommerce Market Monitor 2022. « 15 % de toutes les dépenses de produits se font en ligne. Pour les services, c’est même 66 % », explique Greet Dekocker, directrice de BeCommerce.
Elle souligne que les ventes de produits en ligne continuent d’augmenter légèrement. « On entend dire que les gens se rendent à nouveau plus souvent dans les magasins physiques, mais nous n’avons pas constaté de recul du commerce électronique au cours d’une année économiquement difficile. On pouvait toutefois s’y attendre après la forte croissance enregistrée en 2020 et 2021. » Certaines catégories qui ont connu une forte croissance pendant les fermetures ont effectivement diminué, comme les ordinateurs, les appareils ménagers et les jouets, mais, selon elle, cela est davantage dû à la saturation. « Les gens ne continuent pas à acheter des meubles de jardin, cette dynamique est terminée. D’ailleurs, pour nous, il ne s’agit pas d’une bataille entre le commerce en ligne et le commerce hors ligne : la plupart de nos membres opèrent de manière omnicanale. »
L’offre alimentaire augmente
L’habillement reste la catégorie de produits la plus importante en ligne, l’alimentation vient en deuxième position. Les ventes de produits alimentaires en ligne sont passées de 991 millions d’euros de dépenses en 2021 à 1,122 milliard en 2022. « C’est logique : l’offre augmente et une offre plus importante donne plus de raisons d’acheter. Des acteurs comme Delhaize et Albert Heijn ont adapté leurs formules, on a assisté à une ruée à Noël et la consommation habituelle augmente. » Deux nouveaux acteurs sont entrés sur le marché l’année dernière avec Crisp et Rayon, Colruyt a commencé la livraison à domicile, ces facteurs jouent également un rôle.
Il est vrai que les services restent le principal moteur de la croissance. « Les vacances à forfait passent de 1,5 milliard à 2,7 milliards. C’est à nouveau le même niveau qu’en 2019. Les billets d’avion et les attractions sont également presque revenus aux niveaux d’avant la tempête. »
L’offre belge double
Ces chiffres positifs contrastent avec la couverture négative du secteur du commerce électronique l’année dernière, avec des résultats décevants et des réductions chez Bol.com, Zalando, Coolblue… « Cela peut être lié à un doublement de l’offre belge : nous sommes passés de 25 000 à 50 000 boutiques en ligne au cours des trois dernières années. Cela se traduit par des ventes. La concurrence locale est donc plus forte, il ne faut pas la sous-estimer. »
Quelles sont les prévisions de Greet Dekocker pour 2023 ? « Le contexte économique est difficile, mais les consommateurs continuent à se déplacer en ligne. Je m’attends toujours à une croissance en ligne, mais peut-être dans un marché de détail qui, dans l’ensemble, est sous pression. Plus le niveau de service et l’expérience sont bons, plus le potentiel en ligne est important. Pensez à l’IA et à la RA, à un chatbot qui fonctionne mieux… Cela crée des opportunités. »