La crise sanitaire a frappé les start-up et les scale-up belges plus durement que prévu : toutes ont vu leur croissance ralentir davantage qu’elles le craignaient. Pourtant, elles restent confiantes dans l’avenir. Elles comptent même engager cinq nouveaux collaborateurs en moyenne cette année.
Année difficile, malgré des motifs d’espoir
En avril 2020, personne ne s’attendait à ce que nous soyons toujours confrontés à la crise sanitaire douze mois plus tard. Y compris les nombreuses start-up et scale-up que compte la Belgique. La croissance de leur chiffre d’affaires sur l’année écoulée a donc été inférieure aux prévisions : les start-up et scale-up dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 million d’euros ont vu la croissance de leur chiffre d’affaires diminuer de moitié (-49 %). Celles dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 3 millions d’euros ont perdu plus d’un quart de l’augmentation prévue de leur chiffre d’affaires (-28 %) et les plus grandes scale-up (plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui s’attendaient à une baisse de 7 %, ont subi une chute de 12 %.
Telle est la conclusion d’une enquête menée par Deloitte auprès de 125 start-up et scale-up belges, principalement (93 %) actives dans le B2B. Elles ont été interrogées pour la première fois en avril 2020, puis près d’un an plus tard. Les secteurs les plus résilients ont été les logiciels d’entreprise, les fintechs et la durabilité, alors que les petites entreprises ont été plus lourdement affectées par la crise. Le secteur le plus touché a été celui de la mobilité.
Quelles sont leurs principales préoccupations ? La baisse ou le report de nouveaux contrats clients figurent en tête du classement depuis un an, même si le nombre de scale-up confrontées à cette difficulté est en recul de 15 % par rapport à la première vague. Les limitations des voyages internationaux et les problèmes de liquidités n’ont pas non plus eu un impact aussi grave que ce que l’on craignait en avril dernier, ce qui confirme la pertinence des mesures prises par les pouvoirs publics, conclut Deloitte. Toutefois, les plus petites start-up qui réalisent un chiffre d’affaires de moins d’un million d’euros sont davantage confrontées à des problèmes de cash-flows et de liquidités.
Création d’emplois
Pourtant, les start-up et scale-up sont confiantes, plus encore qu’au début de la crise sanitaire. Elles abordent l’année 2021 avec optimisme : plus de trois scale-up sur quatre sont convaincues d’enregistrer la croissance prévue. Et plus d’un quart d’entre elles prévoient même d’au moins doubler leur chiffre d’affaires cette année. À titre de comparaison : en moyenne, elles ont enregistré une croissance de 33 % en 2020. Les prévisions moyennes pour cette année s’établissent à 70 %.
Cette croissance se traduira également par des emplois – beaucoup d’emplois. Les 125 participants à l’enquête prévoient ainsi d’embaucher 2.692 collaborateurs supplémentaires cette année. Soit une moyenne de cinq nouveaux collaborateurs par entreprise. Ces entreprises sont ainsi en tête des créations d’emplois en Belgique, explique Anaïs De Boulle, directrice Scale-ups Ecosystem chez Deloitte :
« Les scale-up belges assurent la création de 320 emplois par tranche de 1.000 emplois, un chiffre sensiblement plus élevé que la création d’emplois moyenne en Belgique (57 emplois sur 1.000). Cette statistique montre que les scale-up sont de véritables moteurs d’emploi. » Cependant, la moitié d’entre elles craignent de ne pas trouver les talents adéquats.
Cette année, elles veulent également se concentrer sur la recherche de nouveaux clients et de nouveaux marchés. 65 % recherchent également des fonds supplémentaires, dont un quart pour un montant de 3 millions d’euros. Les jeunes entreprises belges misent donc à nouveau sur la croissance.
Chaque année, Deloitte établit également une liste des 50 start-up technologiques qui enregistrent la croissance la plus rapide. Les gagnants pour 2020 figurent ici.