Malgré l’augmentation des ventes de produits alimentaires, Marks & Spencer a vu ses bénéfices chuter de 21,2 % l’année dernière. La chaîne britannique de grands magasins se contentera de représenter les vêtements invendus au printemps prochain.
Trois quarts de vêtements en moins
Marks & Spencer a enregistré un exercice annuel globalement négatif : le chiffre d’affaires de la catégorie « alimentation » a augmenté de 1,9 % sur l’ensemble de l’année, tandis que celui des catégories « habillement » et « articles domestiques » a diminué de 6,2 %. Sur l’ensemble de l’exercice comptable (jusqu’au 28 mars), le chiffre d’affaires a atteint 10,18 milliards de livres sterling (11,5 milliards d’euros), soit une baisse de 1,9 %, tandis que les bénéfices ont baissé de 21,2 %, pour atteindre 403 millions de livres sterling (450 millions d’euros) ; une baisse plus importante que les 415 millions de livres sterling escomptée par les analystes.
Pendant la crise du coronavirus, la tendance est restée la même : au cours des six dernières semaines (jusqu’au 9 mai), les ventes de vêtements et d’articles domestiques ont chuté de pas moins de 75 %, tandis que les ventes de produits alimentaires n’ont reculé « que » de 8,8 %. Bien qu’au Royaume-Uni les magasins non essentiels ne soient pas autorisés à rouvrir avant le 1er juin, la plupart des magasins M&S ont pu rester ouverts, car ils vendent également des produits alimentaires.
Économiser 500 millions sur les coûts
En raison de la crise du coronavirus, la chaîne de grands magasins déclare avoir perdu 52 millions de livres sterling de bénéfices en mars, et 212,8 millions de livres sterling (240 millions d’euros) en coûts supplémentaires et en dépréciation des stocks. En outre, le détaillant a encore en stock des vêtements invendus d’une valeur totale de 500 millions de livres sterling, la plupart desquels seront à nouveau proposés au printemps 2021, selon les déclarations de M&S. Cela se traduit par 157 millions de livres sterling supplémentaires en coûts d’entreposage et d’amortissement.
Pourtant, le PDG, Steve Rowe, se montre optimiste : « Les résultats de l’année dernière reflètent une année d’avancées et de changements majeurs », se référant entre autres à l’acquisition d’Ocado. Le « choc de la crise du Covid-19 » a également contraint l’entreprise à prendre des mesures afin d’assurer l’avenir de la chaîne, estime-t-il. M&S entend par exemple économiser environ 500 millions de livres sterling sur les coûts cette année.
« Plus jamais comme avant »
Le plan pour assurer l’avenir de M&S a reçu l’intitulé révélateur « Never the Same Again » (« Plus jamais comme avant ») : « Alors que certains comportements d’achat reviennent à la normale d’autres ne seront plus jamais les mêmes », a déclaré Rowe à la BBC. La pandémie a notamment provoqué un revirement vers les achats en ligne, ainsi qu’une évolution des achats dans les magasins physiques. Le détaillant constate par exemple que les consommateurs se rendent moins souvent dans les magasins et planifient leurs repas à l’avance. Ils ciblent également davantage les plus gros volumes et les produits surgelés (+ 75 %).
Rowe pense néanmoins que les effets et les répercussions de la crise sanitaire se feront ressentir tout le reste de l’année, et même au-delà. Les mesures de confinement, la distanciation sociale et la baisse de la demande des consommateurs devraient également se poursuivre tout au long de l’année, au minimum. À l’avenir, Rowe souhaite se concentrer encore plus sur le commerce électronique et, bien sûr, sur l’alimentation : d’ici cinq ans, elle devrait représenter la moitié de la surface de vente et 75 % du chiffre d’affaires. Les analystes ont néanmoins émis une mise en garde par rapport aux marges plus faibles et à la concurrence féroce dans cette catégorie.