Le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) et 17 organisations nationales de consommateurs ont déposé des plaintes contre la populaire place de marché chinoise Temu pour rétention d’informations et utilisation de techniques de manipulation.
Manque de transparence
La popularité croissante de Temu, une filiale du groupe coté en bourse Pinduoduo, inquiète les organisations européennes de consommateurs. L’application, qui compte déjà plus de 75 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE, enfreint les règles de la loi sur les services numériques (Digital Services Act), selon le BEUC, l’organisation faîtière qui défend les intérêts des consommateurs européens.
L’organisation a donc déposé une plainte auprès de la Commission européenne. Parallèlement, 17 organisations nationales membres du BEUC – dont Testachats en Belgique et le Consumentenbond aux Pays-Bas – déposent une plainte dans leur propre pays. « Taming Temu » (« Dompter Temu ») est le titre du communiqué de presse dans lequel l’organisation faîtière souligne le manque de transparence du marché chinois.
Techniques de manipulation
Temu ne fournit pas suffisamment d’informations sur les marchands qui vendent sur sa plateforme et ne peut donc pas garantir que les produits sont conformes à la législation de l’UE. De plus, l’application se rend coupable de ce que l’on appelle les « dark patterns » ou techniques de manipulation pour amener les consommateurs à dépenser plus qu’ils n’en avaient l’intention à l’origine. « Par exemple, les personnes qui cliquent sur un produit se voient proposer non seulement ce produit, mais aussi un certain nombre d’autres produits plus chers. De plus, il s’avère beaucoup plus difficile de supprimer son compte que d’en créer un », explique Laura Clays, porte-parole de Testachats.
Les organisations de consommateurs reprochent également à l’entreprise de ne pas fournir suffisamment d’informations sur les algorithmes qui déterminent les produits suggérés aux consommateurs. La sécurité des produits vendus sur Temu et la vente de produits contrefaits sont également des préoccupations de longue date. La plainte sera examinée en Irlande, où se trouve le siège européen de la place de marché.