La crise sanitaire a également provoqué une importante baisse de la demande en immobilier commercial. Cela pèse évidemment sur les loyers, même si tous les secteurs ne sont pas égaux face à la crise.
« Attendre jusqu’en 2022 »
Dans le contexte actuel, il n’est pas surprenant que les prix soient sous pression sur le marché de l’immobilier et que le marché de la location commerciale soit relativement calme. Sur le marché locatif, les détaillants préfèrent patienter. « Le marché est aujourd’hui beaucoup plus complexe qu’auparavant », déclare Jean Baheux, responsable du commerce de détail chez Cushman & Wakefield, à Trends-Tendances. En Belgique, la demande placée totale a diminué de 15 %, soit un total de 201 000 m², au cours des trois premiers mois de l’année. Les 40 magasins (37 500 m²) Brantano récemment repris par vanHaren sont inclus dans ce calcul. Sinon, les chiffres seraient encore plus mauvais.
On constate également que les centres commerciaux et les centres-villes souffrent davantage que les centres commerciaux en périphérie. « Il y a une importante correction de valeur sur certains marchés en centre-ville, comme la Toison d’or à Bruxelles, avec une décote de 15 % pour les loyers des enseignes les mieux situées », poursuit Jean Baheux. « Dans des rues commerçantes telles que le Meir ou la rue Neuve, ces loyers sont affichés en baisse, à 1 600 euros/m2/an. » Et aucune remontée n’est prévue pour l’année prochaine. Selon Baheux, il faudra attendre le début de l’année 2022 pour que le marché se rétablisse.
Cependant, tous les secteurs ne se portent pas aussi mal. C’est principalement le secteur de la mode qui est le plus durement touché. Le secteur alimentaire se porte en revanche très bien, avec des supermarchés très actifs. Des acteurs tels que Hawaiian Poké Bowl, Foodmaker et Belchicken ont également fait progresser le marché. Le segment du bricolage a également enregistré de bonnes performances, tout comme celui de la décoration d’intérieur. « Cela faisait 30 ans que les loyers étaient à la hausse », explique Sébastien Vander Steene, responsable du commerce de détail chez CBRE Belgium. « Il est normal de connaître une baisse à un moment. Il faut reconnaître que le cycle haussier a été particulièrement long. Ceci étant, le nouveau lockdown pourrait avoir d’importantes conséquences sur les retailers et entraîner de nombreuses faillites. Tout le monde est concerné par cette situation, tant les propriétaires que les enseignes. »