Deux investisseurs immobiliers reprennent la chaîne américaine de grands magasins en faillite, JCPenney. Ils espèrent ainsi assurer l’avenir de leurs centres commerciaux couverts, mais ce raisonnement rencontre un certain scepticisme…
Par intérêt personnel
JCPenney a conclu un accord de vente pour ses activités retail avec deux exploitants de centres commerciaux couverts : Simon Property Group et Brookfield Property Partners. Ils déboursent 300 millions de dollars (250 millions d’euros) en espèces et 500 millions de dollars (420 millions d’euros) pour les dettes et prévoient de regrouper les biens immobiliers du détaillant dans une société distincte.
Ce rachat permet d’éviter une faillite dramatique : en effet, JCPenney est un acteur majeur du secteur : 12 milliards de dollars (10 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, 850 magasins et 85 000 employés, dont 70 000 pourront probablement conserver leur emploi. Toutefois, cela ne constitue pas la raison principale du rachat de la chaîne par Simon et Brookfield : ils agissent principalement par intérêt personnel. JCPenney est un locataire important de leurs centres commerciaux couverts et une faillite de la chaîne qui entrainerait la fermeture de tous les magasins constituerait un coup dur pour les investisseurs immobiliers.
Amazon comme sauveur ?
Un raisonnement logique, mais qui fait également l’objet de critiques : bien que JCPenney soit une enseigne emblématique aux États-Unis depuis 1902, la chaîne est déficitaire depuis des années déjà. Les diverses restructurations et repositionnements stratégiques n’ont guère amélioré la situation. Par conséquent, les investisseurs immobiliers se retrouvent avec un détaillant désuet dans leurs centres commerciaux. Détaillant qui, en tant que locataire clé, paie également des loyers relativement bas.
Pour Bloomberg, il s’agit d’une occasion manquée : les propriétaires des centres commerciaux devraient faire un usage plus pertinent de leurs locaux afin de pouvoir survivre après la pandémie. Cela exige de la créativité, mais des options existent : Amazon a récemment dévoilé des projets de transformation de locaux commerciaux vacants dans les centres commerciaux en centres de distribution (connus sous le nom de « dark stores ») et de points de collecte. Le géant du commerce électronique donnerait ainsi un nouveau souffle aux centres commerciaux. Le détaillant en ligne avait déjà entretenu des négociations à ce propos avec Simon Property Group, mais l’investisseur immobilier choisit maintenant d’emprunter une autre voie.