Pas moins de 54 célèbres détaillants de divers secteurs, dont C&A, Schoenen Torfs et Pizza Hut, demandent au gouvernement des mesures d’aide financière pour les aider à amortir l’impact de la crise du coronavirus.
Stocks invendus
« Beaucoup n’ont pas pu amortir les pertes dans les mois qui ont suivi le premier confinement. Les coûts fixes sont restés les mêmes. C’est notamment sur ce point que nous demandons au gouvernement d’intervenir », déclare Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos. Concrètement, les détaillants demandent d’être exemptés du paiement de leur loyer commercial pendant un mois. En contrepartie, le bailleur du local commercial bénéficierait d’un crédit d’impôt sur le montant exonéré, comme c’est déjà le cas en France. Ils insistent également sur une exonération de l’impôt foncier et des taxes commerciales locales pour l’année en cours.
L’appel des détaillants est bien entendu une réponse directe au nouveau confinement, suite auquel de nombreux magasins sont fermés depuis maintenant deux semaines. Et cela juste avant la période cruciale de fin d’année. Ils risquent également de se retrouver avec d’énormes quantités de stocks. « Nous demandons instamment au gouvernement de soutenir notre secteur financièrement pour assurer un avenir au commerce en Belgique », déclarent les détaillants. De nombreuses enseignes connues, telles que JBC, Schoenen Torfs et Bel & Bo, mais aussi des restaurants comme Colmar et Ellis Gourmet Burger font partie des signataires de la demande. Au total, ce sont 54 enseignes qui se sont jointes à cet appel, rapporte De Morgen.
Besoin d’une réglementation transparente
Certains détaillants ont déjà pris les devants et contacté les propriétaires des magasins pour trouver un accord. Wouter Torfs a par exemple demandé une réduction du loyer de moitié les jours de fermeture imposée du magasin. « Les réactions sont largement positives », indique-t-il. Néanmoins, Comeos plaide pour une réglementation claire et transparente pour l’ensemble du pays. De cette façon, « les commerçants savent où ils en sont et ne doivent pas négocier individuellement avec leur bailleur », explique Michel.
Jan De Nys, PDG du propriétaire immobilier Retail Estates, émet toutefois quelques réserves : « Lors du premier confinement, nous avons déjà renoncé à la perception des loyers pour bon nombre de nos 624 locaux, et ce pour un mois ou plus. Certaines grandes chaînes ont déjà réalisé 90 % de leur chiffre d’affaires. Je veux envisager des solutions pour certains secteurs, mais ce ne sera pas généralisé. »
Aujourd’hui, l’organisation des travailleurs indépendants Unizo invite le gouvernement à autoriser dans les meilleurs délais les ventes sur rendez-vous. Malgré tout, elle compte également sur le maintien des mesures de soutien actuelles. La pression du secteur commercial sur le gouvernement s’intensifie donc de toutes parts.