Les initiatives de développement durable occupent une place particulièrement importante dans le nouveau rapport annuel de Colruyt Group. Après tout, l’impact social d’une entreprise ne se limite pas à l’argent, explique Jef Colruyt, PDG.
Rôle social et écologique
Chaque été, le groupe Colruyt nous fournit une bonne idée de lecture pour les vacances sous la forme d’un rapport annuel complet mais agréable à lire. Cette année, pour la première fois, le détaillant a également intégré son rapport de développement durable dans ce rapport. Le lecteur intéressé trouvera de nombreuses données pertinentes sur les initiatives prises par Colruyt pour intégrer le développement durable dans tout ce que fait l’entreprise. Saviez-vous, par exemple, que l’entreprise a consommé exactement 561.694 m³ d’eau au cours de l’exercice 2018/19 ? Sur ce total, 24 % étaient des eaux pluviales ou des eaux usées purifiées – un pourcentage qui doit encore être augmenté.
« Avec ce rapport annuel, nous entendons montrer clairement que nous plaçons les informations financières et non financières sur un pied d’égalité », écrit Jef Colruyt, président et CEO, dans son avant-propos. « Car notre impact sur la société va au-delà de la simple valeur ajoutée économique. Colruyt Group joue aussi un rôle social et écologique important. Je ne prétends pas que nous sommes déjà arrivés au bout du chemin, ni que notre entreprise n’a plus rien à entreprendre. Mais nous faisons de notre mieux jour après jour et apprenons en permanence. »
Impact concret
Le groupe a défini douze thèmes de fond pour faire la différence : douze chantiers qui utilisent les objectifs de développement durable des Nations Unies comme cadre de référence. « Pour chacun de ces chantiers, nous pensons être en mesure d’excercer une réelle influence positive sur chaque maillon de la chaîne. » Concrètement, il concerne l’agriculture, la santé, le bien-être animal, le contexte de travail, la formation et le développement, le vivre ensemble, la biodiversité, les matières premières, l’eau, l’énergie, le climat et la mobilité.
Tous les projets ne sont pas novateurs. Le fait que Colruyt, comme tous les autres détaillants, réduit la teneur en sucres, en gras, en acides gras saturés et en sel de ses produits, examine où des fibres et des légumes supplémentaires peuvent être ajoutés et indique la valeur nutritive sur l’emballage, n’est pas si exceptionnel. Il n’est pas non plus surprenant que le détaillant resserre les spécifications des fournisseurs dans le contexte du bien-être animal.
Choix alimentaires conscients
Les nombreux projets agricoles du groupe attirent l’attention. Dans la mesure du possible, Colruyt joue la carte de la culture locale, avec des partenariats forts : l’objectif est une chaîne plus transparente. Par exemple, l’entreprise a développé deux nouvelles variétés de pommes en collaboration avec deux sélectionneurs de fruits. La Magic Star est sur les tablettes depuis début 2019 ; la Coryphée suivra en 2020. Les deux variétés allongeront la saison belge de la pomme, de sorte que le détaillant devra importer moins de pommes, ce qui se traduira par une empreinte écologique moindre. Les projets de coopération directe avec les producteurs locaux de pommes de terre, avec les éleveurs de bétail (pour une meilleure adéquation entre l’offre et la demande) et avec l’entreprise laitière Inex (pour un prix du lait stable garanti) vont dans le même sens. Colruyt continue également à investir dans l’agriculture biologique, dans la culture locale du soja, dans la culture des moules belges et dans l’agriculture verticale, une méthode de culture durable pour les herbes fraîches.
Colruyt se préoccupe aussi de la santé. L’application SmartWithFood, qui aide les consommateurs à faire des choix alimentaires éclairés, conscients et personnels, pourrait changer la donne. Le projet ‘Food4Health’ guide les personnes vers une alimentation plus équilibrée et plus saine, adaptée à leurs besoins personnels, en tenant compte de l’étape de la vie et de l’état émotionnel et physique dans lequel elles se trouvent.
Gestion efficace des stocks
Entreprendre de manière durable, cela veut dire aussi offrir un environnement de travail stimulant aux près de 30 000 collaborateurs du groupe. Colruyt croit au pouvoir de la diversité (il y a maintenant 85 nationalités qui y travaillent, le ratio hommes/femmes est de 60,5%/39,5%). L’ancienneté moyenne est de 9,56 ans. Les salariés perçoivent une participation aux bénéfices et peuvent souscrire chaque année à une augmentation de capital. 2 259 salariés ont souscrit à 355 738 actions en 2018. L’entreprise ne peut grandir qu’au fur et à mesure que ses employés grandissent, comme le disait l’ancien PDG Jo Colruyt. Le groupe a investi 3,14% de la masse salariale (38,2 millions d’euros) dans la formation.
Colruyt nettoie les locaux du personnel des magasins avec un produit biologique spécial qui combine la vaporisation avec des micro-organismes naturels qui combattent activement la saleté. Aucune eau n’est utilisée et les surfaces restent jusqu’à 20% plus propres. Une question de respect de la biodiversité. La perte de nourriture est un point d’attention : grâce à une gestion efficace des stocks et à un bon suivi, jusqu’à 97,38 % des produits frais et surgelés de Colruyt sont réellement vendus. Les aliments invendus qui sont encore parfaitement comestibles sont donnés par l’entreprise aux banques alimentaires. En 2018, c’était un record : 3 297 tonnes. Les objectifs en matière d’emballage sont également clairs : d’ici 2025, tous les emballages seront réutilisables, recyclables, compostables ou biodégradables. En 2018, Colruyt a atteint un taux de recyclage record de 83,17 %.
Appel au prochain gouvernement
En 2018, le groupe a consommé 7 % d’énergie en moins par rapport à l’année de référence 2009, proportionnellement au chiffre d’affaires. L’objectif pour 2020 est de 14 %. Le groupe couvre plus que sa propre consommation d’électricité avec sa propre production d’électricité verte. Les émissions de CO2 ont diminué de 13% par rapport à 2008 (toujours proportionnellement au chiffre d’affaires). D’ici 2020, ce sera 20 %. Enfin, dans chaque rapport annuel, le groupe Colruyt indique avec précision quelle part de la valeur ajoutée nette en Belgique est restituée aux autorités locales et fédérales : 46,4% pour être précis. Payer des impôts est aussi une responsabilité sociale.
Jef Colruyt déclare qu’il envisage le prochain exercice avec confiance : « Nous sentons poindre les turbulences, mais y sommes préparés. Notre excellence opérationnelle est meilleure que jamais. Nous constatons également que l’ancrage local ne cesse de gagner en importance. Ce sont nos employés qui font vraiment la différence en réalisant nos objectifs et le mission de l’entreprise au quotidien. » Son appel au monde politique est remarquable et très actuel : « Nous espérons que le prochain gouvernement osera mener un travail de réflexion à long terme. Colruyt Group est disposé à y prendre part, assumer un rôle sociétal actif et à investir dans l’avenir. Pas tant en guise de solution ad hoc, mais surtout pour les générations futures. Elles font entendre leur voix. A nous de les écouter et de miser pleinement sur les alternatives respectueuses de l’environnement, à l’instar de l’énergie éolienne ou de l’hydrogène. »