35 entreprises, dont Colruyt, Carrefour et Ikea, appellent l’Europe à obliger les constructeurs de poids lourds à réduire leurs émissions de CO2 d’un quart d’ici 2025. « Totalement irréaliste », réagit le porte-parole des constructeurs.
Une norme CO2 en vue pour la première fois
Moins d’un mois avant la date à laquelle la Commission européenne souhaite introduire pour la première fois une norme d’émissions de CO2 pour poids lourds, 35 acteurs majeurs du secteur des transports ont écrit une lettre à Juncker & co. Dans cette lettre, des multinationales comme Carrefour, Ikea, Nestlé et Unilever, des acteurs locaux comme Colruyt ainsi que des entreprises de transport soutenues par la fédération belge des transporteurs Febetra demandent une réduction de 24% des émissions de CO2 par rapport à 2019.
Par le biais de sa fédération professionnelle européenne l’ACEA, le secteur des poids lourds a déjà déclaré ne pas avoir d’objection à une norme d’émissions de CO2 « tant qu’elle soit réaliste ». Il propose une réduction de 16% entre 2019 et 2030, avec un objectif intermédiaire de 7% d’ici 2025. « C’est déjà très difficile étant donné le peu de temps disponible, surtout si l’on sait que la production des véhicules qui seront vendus en 2025 est déjà en cours », a ajouté l’ACEA.
L’initiateur et le moteur derrière cette lettre, l’ONG Transport & Environment, se moque de la proposition du secteur comme étant « totalement inacceptable ». Selon T&E, cela représente rien de plus qu’un statu quo par rapport à ce que le secteur fait déjà aujourd’hui. L’ONG souligne que le secteur des transports dans son ensemble représente « le plus grand problème climatique de l’Europe », responsable de 27% des émissions totales de CO2. Les poids lourds représentent à eux seuls un quart de ce chiffre.