Après la pandémie, le choc énergétique, le choc salarial et le choc des taux d’intérêt, les détaillants sont confrontés à un choc de transition : comment financer la transition vers un modèle commercial durable ? « Nous avons besoin d’un nouveau mécanisme de solidarité entre les entreprises ».
Chocs perturbateurs
Notre société a connu de nombreux chocs perturbateurs ces dernières années : après la pandémie, nous avons récemment connu le choc énergétique, le choc salarial, et maintenant nous subissons le choc des taux d’intérêt, qui ne sera pas sans conséquences non plus. « Ces chocs ne sont pas le fruit du hasard, ils sont ancrés dans notre culture et nous prendront de plus en plus au dépourvu », prévient Eric Van den Broele, directeur de la recherche et du développement chez GraydonCreditSafe. « La question est de savoir comment s’en prémunir sans compromettre la société future. »
Quoi qu’il en soit, l’un des grands chocs à venir est le choc de la transition ou choc ESG, où ESG signifie Environnement, Social et Gouvernance. Les entreprises doivent rendre compte de leurs progrès en matière de durabilité : pensez à l’énergie, au climat, aux matières premières, à la santé, à la sécurité et à la bonne gouvernance. Cela nécessite des investissements particulièrement importants, et la question est de savoir si les ressources sont disponibles.
Des réserves insuffisantes
Les détaillants ne sont pas en reste : « Les supermarchés, par exemple, sont confrontés à une énorme transition de leurs chaînes logistiques et devront répondre à des problèmes alimentaires majeurs. Comment produirons-nous les aliments à l’avenir ? L’écologisation de l’agriculture est-elle une solution ou devons-nous nous appuyer davantage sur les nouvelles technologies, comme l’agriculture verticale ? » Le secteur de la mode, particulièrement polluant, doit lui aussi chercher de nouveaux modèles.
Mais les analyses financières de GraydonCreditSafe montrent régulièrement que 30 à 40 % des entreprises ne résistent pas au choc : elles disposent de réserves financières insuffisantes et ne seront donc pas en mesure de faire face au choc de transition à venir. Comment résoudre ce problème ? « Les subventions ne font que reporter la facture sur les générations futures. Le laisser-faire signifie que soit les entreprises feront faillite en masse, soit des vagues massives de rachats suivront – ou une combinaison des deux – après quoi seuls les très grands acteurs resteront, devenant trop puissants. La question est de savoir si nous trouvons cela socialement souhaitable ».
Les « entreprises zèbres » montrent la voie
« La question est la suivante : comment faire en sorte que les ressources – qui existent – soient transférées des entreprises qui ont les capacités vers celles qui ne les ont pas ? Comment développer des outils qui garantissent qu’il existe un mécanisme de solidarité entre les entreprises, qui ne vise pas à des acquisitions pures, mais plutôt à soutenir des écosystèmes, par le biais de participations minoritaires, tout en respectant l’identité de chaque entreprise ? »
Un peu provocateur, Van den Broele plaide pour une nouvelle idée aristocratique : les entrepreneurs qui sont vraiment engagés dans la société devraient aussi vouloir assumer un rôle de leader. « Il existe deux types d’entreprises : d’une part, les licornes, qui sont puissantes et rentables, mais qui repoussent surtout les autres entreprises. Et d’autre part, les entreprises zèbres qui perçoivent la double tâche de l’entrepreneur : surveiller le compte de résultat, mais aussi répondre à la question de savoir comment avoir un impact social. »
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Lors de la RetailDetail Night, le gala de fin d’année de RetailDetail qui se tiendra le 23 novembre à Anvers, Eric Van den Broele présentera un nouveau screening financier de certains secteurs majeurs du commerce de détail, tels que les supermarchés, les chaînes de mode et les magasins de bricolage : dans quelle mesure le commerce de détail est-il à l’abri des chocs ? En même temps, il présentera sa vision du rôle social que les entrepreneurs peuvent jouer dans ce contexte.
Au cours de l’après-midi, nous présenterons des pré-programmes thématiques approfondis sur la durabilité, le commerce électronique, le dépliant de l’année et les « Gamechangers ». Le soir, un programme plénier réunira de grands noms tels que Marit van Egmond (PDG Albert Heijn), Erwin Van Osta (PDG Hubo), Adgild Hop (Retail Lead Europe, Deloitte) et le bilan annuel de Gino Van Ossel (Vlerick Business School).
Comme l’année dernière, les participants seront assis à des tables rondes dans le prestigieux Handelsbeurs pendant le programme plénier. Ceux qui souhaitent réserver une table pour dix personnes afin d’inviter des collègues, des clients ou des prospects sont priés de contacter rapidement kjell.bries@retaildetail.be. N’attendez pas trop longtemps : plus de la moitié des places disponibles ont déjà été réservées !