Hier pas moins d’un actionnaire anglo-saxon sur trois d’Unilever a voté contre le plan de rémunération proposé par la multinationale anglo-néerlandaise. Aujourd’hui c’est au tour des investisseurs de la partie néerlandaise d’émettre leur vote.
Opposition britannique
Unilever avait demandé aux actionnaires de Londres de donner leur feu vert pour une forte hausse de salaire du CEO Paul Polman et de son bras droit financier, le CFO Graeme Pitkethly. « Avec plus de 11 millions d’euros l’an dernier le Néerlandais a déjà empoché des dizaines de pourcents en plus. Dans la nouvelle proposition sa rémunération fixe augmente encore de 5% et le bonus maximum de 23% », écrit le journal néerlandais FD. Le salaire de Polman atteindrait ainsi près de 14 millions d’euros.
Selon la commission de rémunération d’Unilever un salaire plus élevé était souhaitable parce qu’Unilever « diffère d’entreprises comparables au Royaume-Uni et en Europe », rapporte le journal. La hausse de salaire devrait également faciliter la recherche d’un successeur approprié pour Polman. La proposition se heurte toutefois à l’opposition notamment de la British Investment Association (qui représente les grands investisseurs britanniques) et de l’influent cabinet conseil américain ISS (Institutional Shareholder Services). Ce dernier craint que l’augmentation du salaire fixe des dirigeants entraînera également une hausse d’autres rémunérations fixes, et a su ainsi convaincre 35,81% des actionnaires à Londres.
Tous les regards tournés vers Rotterdam
Reste à voir maintenant quelle sera la réaction des actionnaires néerlandais, qui aujourd’hui se réunissent à Rotterdam. Quoi qu’il en soit, « ce genre de résultat est rare », affirme David Tomic de la ‘ Nederlandse Vereniging van Effectenbezitters’ dans le journal FD : « C’est bien la preuve qu’Unilever est allé trop loin dans son plan de rémunération. »
« Le mécontentement anglo-saxon à l’égard d’Unilever suscite également des questions concernant le départ prochain de l’entreprise du Royaume-Uni. En septembre les investisseurs pourront émettre leur vote à ce sujet et si l’assemblée générale londonienne des actionnaires de cette semaine est un signe avant-coureur, Unilever n’est pas encore sorti de l’auberge », conclut le journal.