Le passage du sursis à la faillite a été rapide
Juste avant Noël, le tribunal d’Amsterdam avait octroyé un sursis de paiement à V&D. Ainsi, le groupe de grands magasins bénéficiait temporairement d’une protection contre ses créanciers. Cela a permis aux administrateurs provisoires d’évaluer si la chaîne, malgré ses chiffres dans le rouge depuis plusieurs années, serait quand même viable à long terme, éventuellement sous une forme réduite. Le sursis ne concernait d’ailleurs pas uniquement tous les grands magasins de la chaîne, mais également les restaurants La Place.
Il semblait d’abord que les administrateurs provisoires utiliseraient cette période de sursis pour identifier consciencieusement l’état du groupe pour ensuite en retirer la meilleure option. Mais les choses n’en sont pas arrivées là. Ils se sont rendus au tribunal plus vite que prévu pour demander la faillite. Au passage de 2015 à 2016, dix mille personnes voient ainsi leur emploi remis en question.
Sauf pour les fournisseurs dont les factures restent impayées, le choix d’une faillite procure aussi quelques avantages. L’entreprise peut maintenant être reprise sans endettement.
Le redémarrage sous une forme réduite, reprise ou une combinaison des deux
Il existe d’ailleurs suffisamment d’intérêt pour un certain nombre de magasins V&D et pour La Place. Ces derniers jours, les administrateurs provisoires ont reçu des notifications d’une dizaine d’intéressés.
On peut encore toujours opter pour un redémarrage. La direction de V&D serait ainsi en faveur d’un redémarrage avec 25 à 30 des 62 magasins rentables, et souhaiterait également poursuivre la collaboration avec La Place. Pour les restaurants qui ne sont pas liés à un magasin, une autre solution devrait être trouvée.
Les magasins restent ouverts
Les magasins resteront ouverts en attente d’une solution définitive. Bien que les fournisseurs se soient retirés, les stocks sont encore suffisants. De plus, le webshop a été rapidement fermé, pour permettre aux stocks de remplir les magasins classiques.
Les employés seront payés par UWV (Uitvoeringsinstituut Werknemersverzekeringen) jusqu’à la finalisation de la faillite.
La fin d’un pan d’histoire
Avec la faillite, un pan d’histoire du retail arrive à son terme. L’entreprise de vente au détail a été créée en 1887 par deux beaux-frères, Willem Vroom et Anton Dreesmann, qui ont ouvert ensemble un magasin de vêtements et de tissus. Depuis 2010, le groupe était aux mains de la société d’investissement Sun Capital. Mais peut-être qu’une nouvelle pousse prendra racine bientôt.