La faillite de Thomas Cook pourrait avoir un impact important sur les rues commerçantes au Benelux. Pour l’instant tous les magasins du voyagiste sont encore ouverts, mais qu’adviendrait-il si ces centaines d’agences disparaissaient ?
700 emplois au Benelux
Après la faillite de la maison-mère britannique, les divisions retail de Thomas Cook Belgique et Thomas Cook Pays-Bas ont obtenu un sursis de paiement : des repreneurs sont recherchés et les possibilités de poursuivre les activités sont examinées. Aujourd’hui tous les bureaux de Thomas Cook et Neckermann sont ouverts, précise un porte-parole en Belgique. « Tous nos collaborateurs sont présents pour répondre aux questions des clients », indique-t-il. « Pas avec le plus grand enthousiasme, car eux aussi se posent beaucoup de questions sur l’avenir », ajoute un syndicaliste.
Les emplois de plus de 500 personnes en Belgique et de près de 200 personnes aux Pays-Bas, dont le personnel de centaines de ‘boutiques de vacances’, sont désormais menacés. Début 2019 Neckermann, à lui seul, comptait 82 agences de voyage en Belgique, ce qui lui a valu (de justesse) une place parmi les 100 plus grands retailers dans le classement de Locatus.
Une valise ‘en brique’ lourde à porter
Quelques candidats-repreneurs se seraient déjà manifestés, mais que vont-ils faire du patrimoine ‘en brique’ du tour-opérateur ? Il s’agit en effet d’une valise lourde à porter : outre les agences en gestion propre, bon nombre d’agents indépendants sont également concernés. Fin 2017 le voyagiste comptait 1107 agences dans la partie néerlandophone de Belgique et environ 750 dans la partie francophone. Aux Pays-Bas le nombre filiales et d’agents s’élevaient à 1163.
On ignore combien de ces agences font partie du groupe en faillite ou dépendent en grande partie de Thomas Cook ou de sa société sœur, mais il est clair que le tour-opérateur mise fortement sur les points de vente physiques. Si ces magasins devaient fermer, cela ferait grimper le taux d’inoccupation dans les rues commerçantes, et ce souvent à des endroits exclusifs ou dans des shopping centers.
Ouvert sans rien vendre
Pour l’instant les magasins restent ouverts pour calmer les clients mécontents, mais ne vendent rien : les nouvelles réservations de voyage sont suspendues. Seuls les voyages vendus par des parties tierces, principalement les agences associées Club Med et Pegase, sont encore proposés.
« Nous voulons reprendre les ventes au plus vite », souligne le porte-parole belge. Si les magasins continuent de faire office de helpdesk, le poids des points de vente physiques n’en deviendra que plus lourd et les cratères ainsi creusés dans l’entreprise d’autant plus profonds. Et la chance qu’un repreneur ne voit un avenir pour les ‘briques’ n’en deviendra que plus petite.