Les taux d’inoccupation dans les rues commerçantes belges ont fortement augmenté l’année dernière. Pas moins de 11,2 % des locaux commerciaux sont vides, ce qui constitue un revirement alarmant après des années d’amélioration progressive.
Les centres commerciaux se maintiennent
Début 2025, 21 546 espaces commerciaux étaient inutilisés, selon le dernier inventaire de Locatus. Après la crise du Covid, la situation s’est pourtant améliorée pendant un certain temps : depuis l’année record 2021 (11,8 %), le taux d’inoccupation a légèrement baissé, mais il est à nouveau en forte hausse.
Les faillites de quelques enseignes importantes, de Fun à Esprit, y sont pour beaucoup, mais il est frappant de constater que les centres commerciaux sont miraculeusement épargnés. Dans les centres commerciaux belges, le taux d’inoccupation est en moyenne de 6,7 %. Au Shopping Ring Kortrijk, seuls 2 % des espaces commerciaux sont vacants.
Une nuance importante est que Locatus considère également les agences bancaires comme des magasins. Malgré la numérisation, la Belgique comptait encore un nombre relativement important d’agences bancaires, mais cela a changé l’année dernière. ING a supprimé plus de 100 agences et la fusion d’AXA et de Crelan a entraîné la fermeture de près de 100 autres. Au total, 300 établissements ont disparu.
Le retail ne suffit plus
En outre, le taux d’inoccupation n’est pas uniformément réparti dans le pays. Les centres-villes de taille moyenne sont les plus touchés, avec un taux d’inoccupation moyen de 17,5 %. Les cas extrêmes sont Charleroi (36,2 %) et Péruwelz (32,8 %), où un tiers des locaux commerciaux sont vacants.
Le problème persistant de l’inoccupation est un défi majeur pour les centres-villes belges. Compte tenu des changements structurels dans le paysage commercial, Locatus estime qu’il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que tous les locaux vacants soient occupés à nouveau par des détaillants. Des solutions alternatives seront nécessaires, telles que la transformation des locaux commerciaux en espaces de vie et de travail, ou le redéveloppement en centres multifonctionnels.