Après des années, le taux d’inoccupation commence à baisser en Belgique. Après avoir atteint un pic en mai 2021, moins de magasins sont vacants aujourd’hui. Toutefois, les niveaux d’inoccupation restent presque deux fois plus élevés qu’aux Pays-Bas.
Au-delà du pic
Fin 2022, 11,3% des locaux commerciaux en Belgique étaient vacants. Ce chiffre est encore nettement supérieur à celui du Luxembourg (9,2%) et des Pays-Bas (6%), mais inférieur à celui du Royaume-Uni (14,1%). Néanmoins, elle représente surtout une rupture importante dans la tendance : pour la première fois depuis 2008, les taux de vacance sont en baisse.
En 2008, 5,1 % de toutes les propriétés commerciales étaient vacantes, mais ce chiffre a augmenté d’année en année depuis lors… jusqu’en mai 2021. C’est à ce moment-là que le taux d’inoccupation a atteint un sommet (provisoire) de 11,9 %. Malgré les défis, la tendance positive s’est poursuivie l’année dernière. Le nombre de propriétés commerciales vacantes a diminué de 848 pour atteindre 22 557. Le nombre de mètres carrés vacants est pour sa part resté constant : 2,7 millions de mètres carrés commerciaux sont inoccupés.
Signes de stabilisation
D’où vient cette soudaine amélioration ? Depuis 2020, il n’y a pas eu d’ajout de surface de magasin. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’aucun nouveau local commercial n’est construit, mais plutôt que des surfaces disparaissent ailleurs. Aux Pays-Bas, cette stratégie a déjà fait ses preuves pour réduire l’inoccupation : les magasins redondants se voient attribuer une autre fonction ou sont transformés. La stratégie semble également produire ses effets en Belgique.
En outre, le bureau d’études Locatus voit les premiers signes de stabilisation après la fuite vers l’internet. Le nombre de magasins s’est stabilisé pour la première fois depuis des années, notamment dans les secteurs des jouets, de la bijouterie et des livres – toutes des branches où une grande partie des ventes s’est déplacée vers le commerce en ligne.
Le taux de vacance a surtout baissé en Wallonie, même si le pourcentage (12,7 %) y reste le plus élevé. Il est remarquable que les centres des grandes villes souffrent également de taux d’inoccupation beaucoup plus élevés. À Verviers et Charleroi notamment, les nouveaux projets de construction en dehors de la ville ont causé de nombreux problèmes d’inoccupation dans les centres. À Verviers, par exemple, près d’un magasin sur deux est vide, tandis qu’à Charleroi, c’est un sur trois. En revanche, les centres commerciaux eux-mêmes présentent le taux d’inoccupation le plus faible (6 %).