Des revenus en-deçà du (dur) travail fourni
Les commerçants ont la vie dure : 57% d’entre eux sont ouverts six jours sur sept et 54% travaillent en magasin plus de dix heures par jour (sans compter le travail administratif). C’est ce qui ressort d’une enquête du SNI menée auprès de 828 détaillants dans divers secteurs.
Mais ce dur labeur ne semble malheureusement pas toujours payant : en 2012 un détaillant gagnait en moyenne 18.344 euros net par an, environ 10% de moins que le revenu moyen d’un indépendant (20.492 euros net par an), selon les chiffres du l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI).
De même dans les statistiques des faillites, les chiffres sont alarmants pour le secteur du retail : selon Graydon, de janvier à fin octobre de cette année 1.366 commerces de détail ont fait faillite. Seuls l’horeca (1.834 faillites) et le secteur du bâtiment (1.772 faillite) font pire encore.
La moitié des commerces déjà fermés à 18 h
Selon la même enquête du SNI, 52% des commerces ferment à 18h, 22% à 18.30 h et 16% à 19 h. En dix ans ces horaires n’ont guère changé, alors que la société, elle, a évolué : les gens travaillent généralement plus tard et n’ont plus un job de ‘neuf à cinq’.
Pourtant selon la loi relative aux heures d’ouverture, les commerces sont autorisés à ouvrir de 5 h à 20 h, voire même jusqu’à 21 h les vendredis et les jours précédant un jour férié. « En principe les détaillants pourraient ouvrir 91 h par semaine. Mais en pratique ils sont ouverts en moyenne 68 h par semaine. Il y a dix ans la moyenne s’élevait à 67 h », indique le SNI.
Changer les horaires d’ouverture
Aussi l’organisation des indépendants plaide pour des heures d’ouverture plus tardives en soirée. « Soyons clairs : nous ne voulons en aucun cas inciter les commerçants à travailler davantage encore, car ce ne serait pas faisable », admet Christine Mattheeuws présidente du SNI.
« Néanmoins nous leur suggérons d’analyser leurs horaires en fonction des besoins de leurs clients. Si les heures d’ouverture conviennent à leurs clients, pas besoin de changer. Mais si leur commerce peut tirer profit d’heures d’ouverture plus tardives, ils pourraient éventuellement récupérer ces heures supplémentaires en soirée à un autre moment de la journée, pendant les heures creuses par exemple. »
Traduction : Marie-Noëlle Masure